Je n'aime pas le matin quand j'ouvre les yeux.
Je n'aime pas le soir à l'heure du coucher parce que je suis en pleine forme et je sais qu'à mon réveil, quand j'ouvrirai les yeux, l'angoisse m'étreindra, que le jour sera levé, que vite je mettrai mon masque occultant sur les yeux pour ne pas voir la lumière et retarder ce lever oppressant.
J'aime prendre mon petit déjeuner, siroter mon thé en écoutant les infos ou, selon l'état de mon âme, un concerto de Vivaldi pour me mettre en joie ou des motets de Monteverdi pour rester dans mon spleen, le regard tourné vers ma fenêtre.
Je n'aime pas parler ou converser (si je ne suis pas seule) pendant ce rite du matin.
J'aime sentir les minutes s'écouler lentement et s'enfuir alors mon tourment.
J'aimais plus que tout entendre le bip de mon portable sonner, quand j'étais amoureuse, et que mon aimant m'envoyait un texto délicat, me demandant s'il pouvait m'appeler.
Ma fenêtre reste entrouverte...