mardi 11 juillet 2017

L'affiche : un signe graphique exprimant l'idée sans le secours des mots

Quand on vit dans une ville touristique, pourquoi de ne pas jouer à la touriste ?
C'était il y a une semaine...
Je venais de voir une exposition au Musée Départemental Breton, par intérêt (j'ai toujours aimé les affiches des "chemins de fer" et les affiches publicitaires en général) mais aussi pour y trouver un peu de fraîcheur dans les salles climatisées, le temps d'échapper à la chaleur caniculaire. Il y avait peu de visiteurs lesquels, sans doute,  avaient préféré prendre de vrais bains de mer sur la côte, plutôt que de les voir sur des affiches. J'ai photographié quelques affiches mais elles sont ternes, sans flash. On peut les voir, de leurs couleurs plus éclatantes, dans le dossier de presse. Quelques-unes des miennes, tout de même :










(Cliquer sur les images pour lire les textes de André Gide et Max Jacob)

Je m'arrêtais un instant pour regarder par la fenêtre du Musée,
le Quai de l'Odet et les arcades du Café des Arts


Je prenais également les deux affiches ci-dessous car je venais de traverser la semaine précédente les Monts d'Arrée par la route de Brasparts, un jour de brume sous un ciel gris (mais c'était magique et magnifique), avant d'arriver à Saint-Pol de Léon où je passais la nuit, avant d'aller le lendemain jouer au golf de Carantec. Parenthèse finie.
« J'aimerais vous montrer les monts chauves de l'Arrée, les sentiers blancs qui conduisent à des manoirs poignardés, les chemins qui s'enroulent autour des hameaux bleus. C'est un pays de brumes et de vents en bataille, avec des toponymes aussi fluides que des ondées, aussi sonores que des gongs »
Xavier Grall, Les vents m'ont dit.


La Suisse en Bretagne? Une toute petite Suisse tout de même !

 

Saint-Pol de Léon, la cathédrale et la chapelle Notre-Dame du Kreisker dont la flèche culmine à 78 mètres.

Mes photos prises sur la route de Brasparts et à Saint-Pol... puis au golf de Carantec (pour finir la parenthèse). 


Le Mont Saint-Michel de Brasparts





Notre-Dame du Kreisker à la tombée de la nuit


Saint-Pol, La Grande Rue vers 23 heures.
Pas un pékin en vue (0_0)
Il était temps que je rentre à l'hôtel.


Charmant hôtel. J'y fis une belle découverte au petit déjeuner le lendemain matin. Sur une étagère, deux tomes du Journal de Marie Bashkirtseff.
Je demandais à l'hôtelier comment il avait déniché ces exemplaires, introuvables. Il me dit : c'est une cliente qui les me les a laissés. Je les ouvrais, les trente premières pages avaient été lues, le reste n'était pas découpé. Je le lui dis, avec ferveur et une certaine émotion. Je lui parlais de Marie Bashkirtseff, que c'était un trésor que lui avait laissé sa cliente. Je n'osais pas lui demander s'il me les vendrait. Je les reposais sur l'étagère... rêveuse.Ils avaient été achetés d'occasion pour 28 euros chacun; c'était écrit au crayon à l'intérieur.





Au putting-green, je prenais ces photos discrètement
en attendant mon départ pour... la compétition.
Vouiiiiiiiiiiii !

Ma dernière compétition remontait à... 25 ans !
Mon score ne fut guère brillant mais un de mes partenaires (partie de 4) jouait comme un Dieu et les deux autres étaient charmant(e)s. Cinq heures pour faire les 18 trous, dont une heure sous la pluie, je ne pensais plus en être capable. C'est fait. 

Revenons à nos moutons notre exposition. En sortant du Musée et sa fraîcheur climatisée, la température extérieure me fit l'effet d'une bombe sur la tête. Bizarrement, je l'occultais, une ambiance de fête régnait sur le parvis de la cathédrale, je me mêlais à la foule des touristes mais pas que, je regardais autour de moi, je levais le nez pour voir les maisons, le ciel, les terrasses pleines, et je sentais cette chaleur lourde; elle ne m'oppressait pas; il y avait dans l'air une palpable légèreté de l'être. Je saisissais ces instants, en rêvant tout de même de fraîcheur maritime. J'étais en ville, en vie, en cet instant c'était là qu'était la vie, c'était là que je devais être. J'en oubliais presque mon hyperacousie, mais pas pour longtemps.




A propos du Petit Train, je lisais dans la presse cet après-midi...






" [...] désir de grande ville, désir de monde et attente, ce trop-plein d'attente qui vous empoigne et vous imprègne.  La ville comme théâtre de la vie, qui donne à voir et à vivre tout autrement l'activité humaine et la vie dans sa diversité. En ville, on touche d'emblée du doigt la rumeur et le mystère. L'aventure. Parce qu'on y trouve cette diversité. La possibilité du choix. La surprise. "
Paul Nizon, in Le Livret de l'amour, Journal 1973-1979.

Le soir de cette chaude journée j'avais envie de voir la mer; direction la baie d'Audierne. Et je pouvais dire aussi, en ces instants, que c'était là que je devais être.





Plage de Penhors