jeudi 31 août 2017

De la mort émerge la vie


Vu ce soir MOE  NO SUZAKU film japonais de Naomi Kawase. Renversant.
Pudeur, beauté.



" On ne peut rendre de beauté à l'écran, 
que celle que l'on éprouve..."  

Naomi Kawase.


"MOE NO SUZAKU est un film chaste, calme et gracieux comme un battement de cil. Aucun artifice dans ce film de Naomi Kawase. On y pleure, on y aime, on y souffre, on y meurt en silence. On parle à peine. Pour dire l'essentiel et conjurer le superflu. Le ton est donné dès le premier plan du film se dessine un tableau impressionniste : un plan large sur un massif montagneux encombré de feuillus. 
Le reste du film est à l'image de ce plan-là : la nature rythme les élans de l'âme, calmement, sans esbroufe, avec pudeur et dignité.
L'histoire est d'une simplicité biblique. [...]
MOE NO SUZAKU est un film allégorique et silencieux. Presque une chimère."
(Source : brochure du DVD).


Dur de revenir au quotidien.  Alors...
je pleure et je me dis,
après le silence, le cri, de la nuit :




samedi 26 août 2017

Une histoire de galets * (fin)

*
                 Au-delà
                                                                Du galet
                                 Que tu caresses
                                                                De la main
                                 C'est autre chose
                                                                Que tu caresses
                                 Un 
                                                                Ailleurs
                                 Qui te révèle 
                                                               A toi même

  
 

                                          Vous provoquez
                                                                                  La caresse
                                           Vous appelez
                                                                                   La main
                                            Vous savez jouer
                                                                                   De ses besoins



                                   Quand le regard
                                                                           N'a plus de prise sur vous
                                   Vous êtes toujours là
                                                                            A portée d'un intérieur
                                    Qui s'offre
                                                                            A nous




                                          Le regard
                                                                        S'épuise de vos courbes
                                          Il porte en lui
                                                                        L'ABSENCE



Jean-Pierre Salaün
GALETS
Avec des photographies d'Emmanuelle Mathieu 
Éditions, Cahiers Blanc Silex, 1996

(Poèmes extraits de l'ouvrage. Cliquer sur les images et clic droit pour agrandir.
Non, je n'ai pas volé le galet en forme de cœur sur une tombe, c'est un cadeau, d'un cher ami). 

samedi 19 août 2017

Une histoire de galet (2)

Mardi 15 août 2017.
(Bonne fête maman chérie).

Le temps était propice à la promenade. Il devait y avoir foule de touristes vers les stations fréquentées de la côte. Je n'avais pas envie d'être mêlée au troupeau, j'avais envie de silence ("J'aime tout ce qui s'écrit sur le silence." Paul Quéré). Je pensais alors que c'était un beau jour pour entrer dans un cimetière, pas n'importe lequel évidemment. Depuis le temps que j'avais déposé mon galet là-bas... il avait dû être "lessivé", je voulais vérifier s'il y était toujours.
J'avais trouvé mon lieu de promenade pour ce 15 août. J'y allais. A nouveau, le cœur battant.

Cette fois le portail du cimetière était ouvert. Mes pas crissaient sous le gravier blanc. Mon galet serait-il là? Avec son inscription?
Oui, il était là, bien en vue (je l'avais caché, timidement, le jour où je l'avais déposé) entre les adorables jardinières de la Poèterie mais les pluies avaient eu raison de la jolie phrase (empruntée au poète) que j'avais écrite dessus à l'encre dit, indélébile. Qu'importe, ces mots étaient gravés sur la plaque qui ornait la tombe; ils appartenaient au défunt, à l'artiste Paul Quéré, et à sa famille que je remercie d'avoir laissé le galet, sans inscription mais pas sans mes pensées.




J'étais venue les mains vides, ma visite était impromptue. Puisque mon galet avait été conservé, peut-être serait-il temps, correct, que je me fasse (re)connaître de la famille? J'y songeais. Plongée dans ma rêverie, je remarquais soudain près de la tombe une pierre en granit garnie de petits galets en forme de cœur, protégée par des buis et du lierre. Je ne l'avais même pas remarquée lors de mon précédent passage. Je me penchais sur cette pierre tombale où était gravé un nom et une date, 2007. Elle était bien là la dernière fois. Je trouvais cette pierre d'une infinie poésie. Je ne sais pas pourquoi mais je pensais que c'était une enfant qui reposait là, avec ces petits cœurs. Et si près du poète Paul Quéré, quelle troublante découverte.






Avant de partir, je voulais mettre un peu d'eau dans les jardinières. J'allais bien trouver un point d'eau, il y en a toujours dans les cimetières. Je fis le tour et n'en trouvais pas mais, planqués dans un muret je vis deux jerricans dont un à demi rempli d'eau et je l'empoignais. En revenant vers la tombe je remarquais que nombre d'entre elles étaient garnies de deux, trois tout petits galets, voire d'un caillou. J'aimais ces présences.


Mais là, que vois-je? Ma parole, ce cimetière n'est que pure poésie ! Ici pas de nom, pas de pierre tombale mais un rectangle garni de plantes, délimité par des pierres plates, bien sûr des petits galets bien ronds et sur une stèle se dressant comme un menhir, une photographie : un portrait de femme riant aux éclats. Ne rien dire, juste regarder cette tombe cet adorable petit jardin et cette femme, merveilleuse, une fée* qui me disait à l'oreille : ne prenez pas la vie trop au sérieux.




J'allais arroser les jardinières de la Poèterie et remettre le jerrican en place. Je quittais le cimetière,  émue de tant de poésie, je peux même dire, de beauté. Le ciel était bleu, le Christ et sa croix étaient amputés du bras gauche (les vents de la baie d'Audierne peuvent être très violents).



C'est un petit, délicieux, cimetière. La chapelle était fermée.

Je remontais dans ma voiture, direction la route de la plage, histoire d'entendre gronder l'océan. Des voitures dans les deux sens sur la route très étroite. je comprenais pourquoi. Elles faisaient demi-tour, pas un mètre carré pour une voiture dans les trois parkings archi-pleins, des manœuvres risquées pour faire demi-tour. Quelle idée d'être venue jusque-là... un 15 août!!! Je repartais rapidement sans m'arrêter. Oui, décidément, pour trouver la paix il n'y a que les cimetières qui sont fréquentables le 15 août.

* Rajout le 20 août, 17 h.
J'ai appris aujourd'hui que ce n'était pas une femme mais un jeune homme qui était enterré dans ce "petit jardin". Je le savais que parfois les garçons étaient aussi des fées. 

jeudi 17 août 2017

Stationnement gênant


Ça devient coton de trouver des places pour se garer...




... même sous mes fenêtres !
(Camions de livraisons)



Heureusement que j'ai une place de parking !
Ça pourrait faire mal (^_^)


mardi 15 août 2017

"Les pervers sont de vrais ploucs"



"Depuis que «BullShit» est sorti, je reçois plein de réactions et de témoignages de femmes et d'hommes qui se sont reconnus et je peux vous garantir qu’il n’y a rien de léger ni de glamour dans leurs confessions. Mon message est clair : dès que vous commencez à vous demander ce que vous avez le droit de faire ou non, dans votre couple, dans une relation amicale ou professionnelle, partez! Personne ne doit se laisser dicter ses actes et ses pensées."

Nicole Kranz, BullShit,  éditions Torticolis et frères, 2016.
Ce qui frappe également dans le roman c’est le désintérêt, voire la dureté des parents de Chloé. Comment l’expliquer?

– Simplement parce que le pervers narcissique est un formidable manipulateur. Il mystifie tout le monde, la famille, les amis, les collègues de travail. Il embobine, c’est son talent. Mais le pire, c’est que souvent, les pervers sont de vrais ploucs. C’est un drôle de mélange. Parfois, ils font peur, tellement ils sont intrusifs et menaçants. Parfois, ils font pitié tellement ils sont à côté de la plaque et encombrants. Tout au fond, ce sont de pauvres types.

( Source Le Temps.ch)