mardi 25 avril 2017

PUR JUS DE RAISIN (0_0)

Pour changer un peu d'air durant cette période d'élections présidentielles, voici quelques perles de la presse régionale du Finistère, en 1910.



 Samedi 11 juin 1910
CORRESPONDANCE

Comme suite à la protestation d'un habitant de Loc-Maria, publiée dans nos colonnes, samedi dernier, nous recevons communication de la lettre suivante, adressée à M. le Maire, par M. Jules Henriot, le sympathique industriel de Loc-Maria.

Quimper, le 6 Juin 1910.

Monsieur le Maire de Quimper,

Je lis dans le numéro du Progrès de samedi la protestation d'un habitant de Loc-Maria, au sujet de la suppression de tout passage le long de la rivière, pendant les séances du Concours hippique. Cette lettre me semble présenter assez exactement les doléances des habitants du quartier. 
Société d'initiative des Fêtes quimpéroises, Sociétés agricoles ou hippiques, doivent pouvoir s'organiser, sans être obligées de se restreindre ou d'augmenter des dépenses déjà élevées, pour ne point léser les intérêts respectables des tiers. 
Rares étaient autrefois les occasions où Champ-de-Bataille et allées de Loc-Maria étaient interdits à la circulation : il fallait la seule circonstance du Concours régional. 
En moins d'une année, c'est la troisième fois que la circulation se trouve tout au moins gênée pendant une notable partie de la journée. [ndlr : Rien n'a changé en avril 2017]. Il est donc facile de comprendre ce légitime mécontentement d'une population dont les intérêts ont été jusqu'ici négligés. 
Une solution bien simple serait de nature à concilier les divers intérêts, en même temps qu'elle serait une sérieuse amélioration pour la ville entière. 
Au lieu qualifié encore de nos jours de "Bout-du-Pont", il existait autrefois un pont tournant, qui fut démoli vers 1720, par un bateau poussé par le courant. La prieure de Loc-Maria, qui revendiquait la propriété de ce pont, voulut obliger la Communauté de Ville à faire les réparations pour prix du passage qu'elle concédait gratuitement aux habitants. De longs débats suivirent. Bref, sous prétexte qu'il gênait la navigation, la Ville en acheva la démolition, en 1726. C'était couper en deux le fief de Loc-Maria; mais combien regrettable à tous égards et funeste devait être cette mesure au développement du faubourg, désormais séparé de la ville! 
Pourquoi ce pont, dont le rétablissement s'impose, ne se ferait-il pas sans retard ?
Je ne crois pas qu'on puisse faire valoir d'objections sérieuses : de moins en moins notre port reçoit des navires de faible tonnage, la rivière se comble et les navires de quelque importance doivent rester au quai neuf ; l'établissement d'un pont dans les environs de la rue du Palais ne serait donc d'aucune gêne pour la navigation. 
Nombreux en seraient au contraire les avantages : outre les relations générales facilitées, qu'il me suffise de vous signaler : l'accès des écoles de la rue Vis et de la rue du Chapeau-Rouge, du cimetière Saint-Marc, pour les habitants de Loc-Maria; l'accès du Champ-de-Foire et de la place Neuve, les Jours de marché, diminuant ainsi l'encombrement du centre de la ville; communications plus faciles entre les bureaux de Loc-Maria et la caserne .. Je vous prie de remarquer qu'en hiver, le passage par bateau est pénible souvent, et qu'il n'existe que le jour ; que, à cause de cela, le service des Postes, à Loc-Maria, a été modifié à notre préjudice; que, vu la longue distance, nous ne pouvons effectuer au quai les déchargements de charbons que nous devons faire venir par fer, etc...
Vous voudrez sans doute, Monsieur le Maire, prendre en considération cette rapide exposition, et agréer mes respectueuses salutations. 
Henriot.


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Simple question

La loi interdisant de servir à boire aux gens ivres est-elle oui ou non abrogée? 
Sinon, comment se fait- il que certains débitants peu scrupuleux servent impunément à boire à leurs clients jusqu'à ce qu'ils soient ivres-morts ?
La police municipale est cependant assez nombreuse, et quelques tournées faites de temps à autre dans les nuits de samedi et dimanche principalement, lui permettraient de prendre très facilement les délinquants. Dans l'intérêt des familles et de la sécurité publique, cela est nécessaire. 
Un habitant de Bourg-les-Bourgs.


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A NOS LECTEURS. — Nous attirons tout spécialement l'attention de nos lecteurs, sur l'annonce « Vin rouge du Roussillon », qui se trouve à la 8e page. 


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VIN ROUGE DU ROUSSILLON 
Titrant 10 degrés
En pièces d'environ 225 lit.  85 fr.
En 1/2 pièces d'env. 112 lit. 48 fr. 
logés en fûts neufs, rendu franco port et régie sur gare de l'acheteur. Paiement à 30 jours de la date, de l'expédition, sous déduction d'un escompte de 3 % ou bien à 60 jours, escompte de 1 1/2 %, ou à 90 jours sans escompte. 
Le vin que je livrerai étant récolté dans mes vignes, sortant de ma propriété pour aller directement à la cave de l'acheteur, sans passer par aucun intermédiaire, vous est garanti pur Jus de raisin. 
JUSTAFRE-PERAS, propriétaire-viticulteur, à Perpignan (Pyrénées-Orientales.) 
P. S. — Je ne promets ni prime ni cadeau ; dans l'intérêt du consommateur, je me contente de livrer scrupuleusement du PUR JUS DE RAISIN 
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EN CORRECTIONNELLE
Audience du mardi 7 juin 1910

Les élections de Léchiagat.

Au début de l'audience, le Tribunal a rendu son jugement dans l'affaire des élections de Léchiagat, dont les débats ont eu lien, comme on le sait, la semaine dernière. Le Tribunal a dit la prévention non justifiée et, en conséquence, a débouté M. de Servigny de son action et mis les huit prévenus hors de cause, sans dépens. 

Douarnenez. — Affaire de mœurs. — François, Marie, 60 ans, paveur municipal, est inculpé d'outrages aux mœurs, en Juillet, Août et Septembre 1909 et en Mars 1910. 
6 mois de prison avec sursis et 50 francs d'amende.

Plonéour-Lanvern.Vol de fagots. — Les femmes L'Hénoret, brodeuse, 28 ans, et Le Bléis, 36 ans, blanchisseuse, ont soustrait des fagots à un sieur Cossec. 
8 jours de prison chacune. 

Ergué-Armel. Lapins à 4 sous ! — Un incorrigible petit paysan de 15 ans, Jean-Louis Aminot, a volé un porte-monnaie à un de ses camarades, domestique agricole, il escroqua une somme de 4 fr. 70 à un horticulteur de Quimper, et, enfin, chaparda deux lapins, qu'il vendit 4 sous ! 
"Pourquoi tous ces vols ? 
- "Pour acheter des "choses"  parbleu, tabac, pipe et petits bateaux!"
Maison de correction, jusqu'à majorité. 

Ploaré. — Vandalisme. — Le 24 Mai, ; vers 6 h. du soir, Eugène Tanier, 26 ans, soudeur, se promenait, en état d'ivresse, sur le toit de la belle église de Ploaré. 
Obéissant à on ne sait trop quels motifs, il dégrada l'édifice et démolit même trois des clochetons. 
"Pourquoi avez-vous fait cela ? lui demande le président. | 
— "J'étais saoul, répondit-il, je ne sais ! pas ce que je faisais."  
Pour dégradation et mutilation d'un monument public, 10 jours de prison avec sursis et 5 francs d'amende pour la contravention  d'ivresse. 

Quimper. Outrages. — René Fulcran, qui fait défaut, a outragé, le 26 Mai, l'agent Montfort.  "Je vous crèverai les yeux", lui criait-il. 
En attendant, 20 jours de boîte. 

Douarnenez. Aménités électorales. - Le 24 Avril dernier, jour des élections, David, 38 ans, garçon boucher, et Louis Quintric, 19 ans, marin-pêcheur, se prirent de querelle au bout du pont. Une rixe s'ensuivit, et Quintric, à bout d'arguments, ne trouva rien de mieux que de casser plusieurs dents à David, à coups de sabots. 
Ce dentiste, d'un nouveau genre, est condamné à 15 jours de prison et à 5 francs d'amende pour la contravention d'ivresse. 
Le père, civilement responsable. 
A la suite de la scène précédente, la sœur de Quintric, mécontente de l'arrestation de son frère, prodigua, au brigadier Gouil, des épithètes plutôt salées, qui lui coûtent, pour avertissement, 25 fr. d'amende avec sursis. 

Beuzec-Conq.Nocturne. — Dans la nuit du 21 au 22 Mai, un individu en état d'ivresse, nommé Louis Gourlay, 25 ans, marin-pêcheur, proférait les pires injures devant la maison de M. Le Coq, gérant de l'usine Ramell. Ce dernier, agacé, déchargea sur l’énergumène un coup de carabine, qui produisit de légères contusions aux jambes. 
Le commissaire intervint. Il fut outragé, et Gourlay fit rébellion.  
"Je vous ferai casser, si vous êtes le commissaire," s'écriait l'enragé. 
Finalement, cette scène nocturne se solde par les condamnations suivantes : 
16 fr. d'amende, au gérant, pour coups et blessures ; 
10 Jours de prison et 5 fr. d'amende pour la contravention d'ivresse, au matelot, pour outrages et rébellion. 
"C'est pas mauvais, pour si peu", maugrée ce dernier, en hochant la tête... 
Joli ménage. — Le ménage Poupon, de la rue Neuve, n'est pas précisément ce qu'on pourrait appeler un ménage modèle. Quand le mari a bu, ce qui lui arrive plus souvent qu'à son tour, il cogne sur sa vieille moitié. 
Il cogna même si fort, l'autre jour, à coups de trique et de cuiller à pot, que la pauvre femme dut être envoyée à l'hospice. Elle s'enivre aussi, la malheureuse, comme elle le concède à l'audience : 
"Je bois un peu aussi !" 
En tout cas, ce n'est pas une excuse pour son conjoint brutal, qui attrapa un mois de prison.

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PUB !


(Le pèse alcool n'est pas superflu. Mmm!)

(°_~) 
 

L'abus d'alcool est dangereux pour la santé ! 
A consommer avec modération !
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