mercredi 8 mars 2017

Le mieux-que-rien

Le secouant et le tenant à bout de bras, je regardais le pantalon que je venais de repasser : c'est mieux-que-rien, me disais-je pas vraiment satisfaite. Je m'interrogeais alors : le mieux-que-rien est-il mieux que le rien? Et me revenaient à l'esprit certaines circonstances  qui, d'évidence, m'obligeaient à conclure que le rien valait mieux que le mieux-que-rien et plus encore que le moins-que-rien !
Attention! Je ne parle pas du presque-rien ni du je-ne-sais-quoi. Quoi que... je-dis-ça-je-dis-rien.

Je remettais le pantalon sur un cintre, je jetais un coup d’œil par la fenêtre, nom de Zeus, il a bien salopé mes vitres avant-hier, je n'y voyais rien. Et là, c'est sûr - vu le temps pourri, les travaux et la gadoue dans mon quartier - c'était mieux de ne rien voir!

(*_*), in Une philosophie à coups de rien*, éditions Saint Sylvestre, collection L'imaginaire, 2017.

* Ne pas confondre avec celle de Marcel Moreau  : Une philosophie à coups de rein, éditions Denoël, 2007, avec qui j'avais passé une enivrante Saint-Sylvestre.
(Tendres pensées vers l'ami qui m'a offert ce livre pour mon anniversaire. Dix ans déjà...).