mardi 17 février 2015

"La danse est la langue cachée de l'âme" (Martha Graham*)

Un beau visage, un regard emplit de lumière.


 La danseuse et chorégraphe Noemi Lapzeson, en 2008. 
[Charles Sigel - RTS]

"Un corps qui a dansé sans relâche, une vie durant, un côté félin, et des yeux tout à la fois bleus, gris et verts qui vous traversent. Telle est Noemi Lapzeson."   

 

Écouté ce matin un entretien de Laurence Froidevaux avec la chorégraphe. Noemi Lapzeson a la voix de son visage : douce, posée, sereine et sûrement un corps qui pense, titre d'un ouvrage que lui consacre la danseuse Marcella San Pedro.

 

* Noemi Lapzeson a travaillé de nombreuses années aux côtés de "Martha Graham, considérée comme l'une des chorégraphes fondatrices de la danse contemporaine."

 

Noemi Lapzeson évoque Martha Graham : C'était une dame avec une réputation énorme, elle n'était pas du tout ouverte à la parole, ni à se connaître. J'avais 16 ans, elle avait l'âge que j'aie maintenant [74 ans], donc il n'y avait pas relation entre nous. Après une année de son enseignement M. Graham me demande de rentrer dans la Compagnie; j'ai hésité puis accepté. C'était quelqu'un de terriblement brutal; il y avait en elle une forme de cruauté, de cynisme...

 

Dans cette vidéo où l'on voit Martha Graham, très âgée, lors d'un cours de danse, il est évident que son visage n'a rien de la douceur de celui de Noemi Lapzeson.


lundi 16 février 2015

Hype hippie

La mode est un éternel recommencement (phrase bateau) mais quand j'évoquais ici un retour au look hippie pour les foulards, je ne savais pas encore que les sacs en tissu dont je parlais allaient être à nouveau tendance, réactualisés, ainsi que le pantalon "patte d'eph"!
J'ai souvent été à la pointe de l'avant-garde en matière de mode. Hum! [Rires].


(Photo : article JDD 8 février 2015)

Je ne vais tout de même pas ressortir mon sac birman* (années 70), offert par une lointaine tante qui vivait à Rangoun et dont j'adorais le prénom : Poupette.
* Il a disparu de mes placards mais ressemblait un peu à ça :

SAC HMONG brodé fait main par tribus ethniques sud asiatique -gipsy-boho-hippy-bohemian-hippie

La futilité pour ne pas devenir fou : après les attentats de Paris, ceux de Copenhague...

samedi 14 février 2015

"J'ai toujours trouvé lamentable de mendier la vie comme une faveur" (Reinaldo Arenas)



Javier Bardem

AVANT LA NUIT film de Julian Schnable avec Javier Bardem, magnifique, dans le rôle de l'écrivain Reinaldo Arenas, surdoué et homosexuel, en proie aux exactions de la dictature, à la répression politique, à la persécution et à l'exil. De sa naissance en 1943 à Cuba à son suicide en 1990, son existence sera guidée par un anticonformisme viscéral.
Le film est tiré de plusieurs œuvres de Reinaldo Arenas :
  • Son roman : El mundo alucinante (1969)
  • Son récit : Termina el desfile (1981)
  • Son autobiographie : Antes que anochezca (1990), parue en France sous le titre Avant la nuit

Javier Bardem a obtenu pour son rôle dans ce film,  en 2000 "la Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine" à la Mostra de Venise, et en 2001, nomination à l'Oscar du meilleur acteur.
De nombreuses distinctions se retrouvent dans sa filmographie.
Une découverte pour moi - ignare que je suis - cet acteur et  ce film, emprunté par hasard, attirée par le nom du réalisateur, Julian Schnabel - dont j'avais aimé le Basquiat -, et le sujet : biographie d'un écrivain persécuté. Heureux hasard. Bouleversant.

Le film de Julian Schnabel a lui-même reçu de nombreuses récompenses

"Reinaldo Arenas eut une vie hors du commun. Une existence de personnage de roman qu'il voua à l'écriture, son combat contre tout ce qui tenta de l'anéantir – répression, bêtise, mort. Du spectre de ces humanités qui façonnent les hommes, il a sans doute revêtu chaque couleur. Une enfance pauvre mais libre avec comme premier souvenir le goût de la terre. L'espoir en la révolution castriste et la déception, les amours homosexuelles, la passion de l'écriture, la censure, les travaux forcés, l'emprisonnement. L'obligation de rester libre pour exister, de ne pas se vendre et, malgré la conscience d'une douleur à venir, cette volonté, plus forte que tout, de quitter Cuba, de se sauver et de se perdre dans l'exil. Maintenant je vois l'histoire de mon pays comme ce fleuve de mon enfance qui charriait tout sur son passage dans un fracas assourdissant ; ce fleuve aux eaux troubles nous a tous anéantis lentement, les uns après les autres. La biographie de Reinaldo Arenas débute par la fin. Sa mort qu'il sait imminente ne sera que la conclusion attendue d'une maladie qui le ronge. L'écrivain cubain qui fit de sa lucidité une arme littéraire tranchante décide alors d'écrire le roman de sa vie. Avant la nuit n'est pourtant pas l'œuvre d'un homme brisé. C'est au contraire un hymne à la vie et à l'esprit de révolte, à l'amour et à la liberté. L'espérance guide une écriture poétique, sans tabou, déchirante de tendresse, à l'émotion souvent brute. Avec Avant la nuit, Reinaldo Arenas, livre son dernier cri "contre le fracas des armes qui asphyxie le rythme de la poésie, de la vie"."
Quelques images (captures d'écran). 




















Olivier Martinez 

(En bonus avec le DVD du film, une interview de Reinaldo Arenas)



"[...] la mer était en réalité le personnage qui nous érotisait le plus; cette mer tropicale pleine d'adolescents superbes, d'hommes qui se baignaient nus parfois, ou en maillot léger. Aller au bord de la mer, regarder la mer, c'était une fête prodigieuse ou l'on savait pouvoir trouver toujours un amant anonyme nous attendant dans les vagues."




Humour, dérision, mélancolie

Un an, non déjà deux ans qu'il a "choisi" de mourir ou... n'a plus supporté la vie.
Je découvre ce matin que son blog est à nouveau "animé", vivant, par des textes, des "brouillons" qu'un (ou une) ami(e) proche de lui, publie depuis quelques jours. 
Émotion de lire ces écrits de Dominique Chaussois qui, conservés par lui en "brouillons", nous révèlent de manière encore plus prégnante une désespérance, même si parfois indicible.
Merci infiniment à l'ami(e) inconnu(e) pour ces brouillons intimes.


« […]

Aujourd’hui où je ne vais plus au bois comme au temps des lauriers, j’hésite entre rester au bord du chemin où l’on m’a laissé ou au contraire à me perdre au bout de ces chemins boueux dont parle le poète. Car j’ai dans l’idée, depuis que j’arpente les routes de la Drôme, que c’est probablement au bord de ces chemins que je trouverai la mort. Après tout, c’est l’endroit idéal pour quelqu’un qui au vagabondage a toujours préféré l’enfermement.

[…]

Dominique continue de me bouleverser;  je ne l'ai connu que via son blog. Mes pensées vont à l'auteur de ces publications posthumes.

vendredi 13 février 2015

"La mode c'est ce qui se démode" (Jean Cocteau)

 De face...

 De dos.

En passant devant le miroir, je me suis dit : c'est quand même incroyable que ce foulard ne soit pas usé et que ses couleurs soient restées aussi vives. Je ne sais pas si aujourd'hui en Grèce les tissus offrent toujours cette qualité aux touristes. 100% coton, motifs peints à la main, n'ont pas bougé au lavage. Il n'est pas démodé.
Ce foulard a quarante ans!!! et je le porte toujours. Je l'ai acheté à Athènes lors d'une escale, en 1975. Ces années-là, les années 60/70, mouvement hippie, les foulards se portaient en bandeau ou sur toute la chevelure dans des tons hauts en couleurs. Aujourd'hui je ne le porte qu'autour du cou, j'ai vieilli mais il me donne bonne mine! Et puis, j'adore porter mes vieux vêtements, qui restent intemporels.


http://i2.cdscdn.com/pdt2/5/6/5/1/700x700/auc3700263159565/rw/perruque-hippie-bandana-range.jpg

Il semblerait que les starlettes actuelles (celle ci-dessous)
 relancent cette mode hippie : 
foulard, bracelets, il ne manque plus que le sac en tissu
et les jeans "pattes d'eph". Hum!

 http://static1.puretrend.com/articles/3/60/53/3/@/634663-a-ses-debuts-dans-le-monde-prise-des-637x0-3.jpg

Quand j'ai rencontré mon aimé en 1977 je portais ce foulard grec, le jour où nous avons immortalisé ce coup de foudre complètement fou, dans un délire proche de l'ivresse! Photo en noir et blanc mais on reconnaît bien les petites fleurs blanches, si on clique pour agrandir.

Cinéma : hier, vu Papa ou Maman. J'ai tenu quarante minutes et suis sortie. Désolée pour les critiques enthousiastes, genre Télérama, Le Monde et même les Inrocks... Je suis complètement d'accord avec La Croix, critique que j'aurais dû lire avant d'y aller. Mais j'ai décidé de ne plus lire les critiques avant d'aller voir un film; là je me suis laissé avoir avec la promo faite par les acteurs à la télévision. Bien fait pour moi. J'avais envie de me détendre avec un film drôle, ce fut raté, les quarante minutes m'ont horripilée. J'avais pourtant bien aimé - dans le genre "détente et légèreté" - Laurent Lafitte dans Les beaux jours... mais, ce n'était pas le même sujet!
Consolation le lendemain avec un film en DVD : AVANT LA NUIT... (à suivre).

dimanche 8 février 2015

On ne connaîtra jamais l'issue



清水寺 


Porte Deva du temple

« Il existe une expression dans la langue japonaise pour indiquer qu’on s’apprête à prendre une décision importante et risquée, c’est : se jeter du balcon du Kiyomizu. Le temple du Kiyomizu-dera à Kyoto est construit sur le bord d’une falaise au bas de laquelle foisonne une épaisse végétation. Une tradition pendant la période d'Edo consistait à sauter du haut de la terrasse en formant un vœu. Pour qui survivait, le vœu serait exaucé. Des archives du temple recensent 234 sauts entre 1600 et 1868, et environ 35 morts, ce qui est peu. Mais elles ne précisent pas si des survivants furent exaucés.
Une estampe du peintre Harunobu représente une beauté sautant dans le vide depuis le balcon du temple Kiyomizu, femme dont les atours claquent au vent comme des ailes emmêlées. Elle s’accroche des deux mains à son ombrelle, elle chute, elle vole, elle regarde le sol qui vient ; un mince pied se crispe, prêt à accueillir le choc, comme aux aguets. L’attention est à son comble, le bonheur également, perceptible à l’assomption des deux avant-bras au-dessus de la tête vers lesquels les amples mouvements du kimono convergent. Le corps se ramasse en ellipse, conservant l’empreinte du geste de sauter. La soie souple fait entendre le bruissement de l’air, la tension, l’attente. On ne connaîtra jamais l’issue.
L’estampe de Harunobu dit ceci : On ne connaîtra jamais l’issue de cette chute parce que la jeune beauté est déjà sauve, immobilisée dans la splendeur du saut elle survit à tous les accidents du corps, car la beauté, dit Harunobu, n’est rien d’autre que ce qui survit à sa chute. L’art de l’estampe a ce pouvoir d’arracher à sa fatalité pesante, un corps qu’il détourne du côté de l’envol. La beauté au sens de l’estampe est ce suspend des corps. Mais Harunobu dit également qu’il ne suffit pas de montrer du doigt les oiseaux pour inventer la beauté, encore faut-il sauter dans le vide, tenter le vol, risquer de se rompre les os, s’accrocher à une fragile ombrelle, regarder la terre au point de sa plus grande hostilité et, s’abandonner à ce regard. Le mot beauté, dit-il, n’a pas d’autre signification que ce décollement du sol familier, et la vue qui s’ensuit. »

Christian Doumet, in Notre condition atmosphérique, éditions Fata Morgana, 2014.

Extrait lu dans l'émission Entre les lignes. (Ponctuation approximative, de mon fait).



« Beauté sautant dans le vide depuis le balcon du temple KiyomIzu » 
 Harunobu Suzuki (1725-1770), 1765. 
Signé, à droite : « Suziki Harunobu ga » 

mercredi 4 février 2015

"La vie une oasis, la mort comme un désert tout autour" (Max Frisch)

Max Frisch, la Suisse en question (1/5)


La suite ici.


"Parmi les minutes les plus heureuses que je connaisse il y a celles où je viens de quitter les gens, où je m’assieds dans ma voiture, claque la portière et mets le contact, branche la radio, allume ma cigarette avec l’allumeur, puis j’embraye, le pied sur l’accélérateur ; les gens, pour moi, c’est une corvée, les hommes aussi."
Max Frisch, Homo faber.

"Mon appartement, Central Park West, depuis longtemps me coûtait beaucoup trop cher, deux pièces avec jardin sur le toit, situation unique, sans aucun doute, mais beaucoup trop cher quand on n'est pas amoureux."
Max Frisch, Homo faber.

"Combien de temps nos souvenirs suffisent-ils à rattacher le mort au passé? L'invention de la pierre tombale: c'est là que tu reposes, ne viens pas nous rendre visite dans le temps présent, reste là-bas! - un jour ou l'autre c'est nous qui te rendrons visite, de temps en temps nous penserons à toi..."
Max Frisch, Esquisses pour un troisième journal.

"Leur mot préféré : POWER. Je ne fréquente pas de militaires ; c’est le mot que j’entends le plus souvent dans ce pays [les Etats-Unis] : POWER. On en est fier : POWER. Sans cela, même sur le marché de l’art, ça ne fonctionne pas. MONEY ? C’est le synonyme le moins ambitieux. Le synonyme éthique : LIBERTY. Et c’est pourtant de cela qu’il est question : LIBERTY. C’est ce qui convainc chaque Américain : POWER = LIBERTY."
Max Frisch, Esquisses pour un troisième journal.

"Par le terme de « Journal », Max Frisch désigne depuis les années 1940 une forme littéraire qui se distingue fondamentalement de ce que l’on entend généralement par là. Il s’agit d’une composition rigoureusement structurée, de textes de réflexion et de narration, dont les liens tissent un réseau de thèmes et de motifs récurrents. Un « Journal », au sens où l’entend cet auteur, n’est donc pas la somme des notes quotidiennes que l’on prend en plus de son travail d’écrivain, mais un résultat de la volonté artistique au sens le plus strict."
-Postface de Peter von Matt-
 Max Frisch, Esquisses pour un troisième journal.

lundi 2 février 2015

110 ans


https://www.google.fr/logos/doodles/2015/110th-anniversary-of-first-publication-of-becassine-5701649318281216-hp.jpg 
Bon anniversaire Bécassine!

dimanche 1 février 2015

"Sur ces brisants le flot déferle avec un bruit incessant..."

5° et un vent impressionnant à Penmarc'h au Phare d'Eckmühl près du Sémaphore. Pourtant la mer paraissait calme.
Tenir debout pour faire des photos était pour mon poids plume un exploit. D'ailleurs celle-ci a été prise alors que je perdais l'équilibre. Elle n'est pas floue, étrange.


 



Le phare d'Eckmühl

 « Dans les brumes de l'Atlantique, une terre plate, faisant à peine saillie au-dessus du flot, effilochée pour ainsi dire par la tempête. Tout autour de cette pointe avancée, une meute hurlante d'écueils : les Étocs, Poul-Bras, Villers-Bras, Nona, Bassé-Névés, Feloir. Sur ces brisants le flot déferle avec un bruit incessant que domine, à intervalles réguliers, le cri étrange, l'espèce de respiration monstrueuse de l'Anse de la Torche. (...) Sur la terre râpée par la fougue des vents, point d'arbres ; à peine quelques champs de pommes de terre et de vagues pâtures, où l'eau reste stagnante. La végétation est remplacée par une étrange poussée de granite : des clochers, des tours, des ruines. Dans la commune, il y a six églises : Saint-Nonna, Sainte-Thumette, Saint-Pierre, Notre-Dame-de-la-Joie, Saint-Fiacre, Saint-Guénolé ; de nombreuses maisons-fortes du XVe siècle ; deux anciens phares déclassés et le phare le plus puissant de France : Eckmühl. »

Henry Reverdy, 1903.


Le Vieux Phare à droite et le Sémaphore à gauche

Tout paraît calme sur ces photos, on n'imagine pas le vent hurlant dans mes oreilles (fragiles). Un aperçu dans cette vidéo. Ça donne une idée de ce que ce doit être un jour de tempête, tandis qu'aujourd'hui c'est relativement calme. Je ne m'y aventurerais pas, sauf si je veux être emportée par un Éole diabolique!


Mais pourquoi suis-je venue voir cette  pointe du bout du monde ce dimanche? Le hasard. Une B.A. à faire au Guilvinec : préparer la maison des parisiens qui ne vont pas tarder, mettre du chauffage, balayer les bestioles mortes qui prolifèrent quand la maison est vide et un "chouia" humide. Et là, ce n'était pas du luxe pour le chauffage, il faisait 5° dans le séjour. Ouille!
J'ai voulu faire de cette B.A., d'une pierre deux coups et, je suis allée déjeuner dans un bistrot sans prétention mais sympathique avec un patron à l'accueil chaleureux.
En dégustant mon steak de thon parfaitement cuit, rosé et tendre, j'aperçus sur la vitre une affiche : exposition du 31 janvier au 8 mars 2015 au Vieux Phare de Penmarc'h, le titre me plaisait : SOUFFLE et SILENCE. Chouette, je vais faire d'une pierre non pas deux coups mais trois en allant voir cette expo. De plus, ça faisait des années que je n'étais pas allée à Penmarc'h... en hiver.
Et me voilà donc sur le site à prendre ces photos -bien campée sur mes deux jambes pour ne pas basculer - avant d'aller voir cette exposition, dont je ne savais rien, au Vieux Phare.


Allons-y, allons-o... au premier étage du phare (dommage que ce ne soit pas plus haut, pour la vue, me disais-je).




Je passe rapidement sur cette exposition de peinture et de photographies de Stéphane Butet, que je ne connaissais pas. Une découverte qui ne m'a pas fait vibrer ni intéressée. Mais bon, les phares et le site de Penmarc'h valent le déplacement.


Cliquer sur l'image pour lire 

 Le seul tableau qui a retenu mon attention, celui-ci,
par son titre plus que par sa facture : Le dernier jour.


Va-t-il se jeter à l'eau? 

Mais je n'étais pas venue pour rien, je préférais regarder par la fenêtre...


... j'étais venue pour ça :


Le SOUFFLE était à l'extérieur et le SILENCE, intérieur.
Il y avait une projection d'un documentaire de 17 minutes, de Stéphane Butet - "rompu aux voyages solitaires" - au Groëndland, plus parlante si j'ose dire. Extrait :


  


Le Phare d’Eckmühl est une grosse lanterne.
   Si tu as perdu ta route sur la lande tu regardes à droite ou à gauche et tu vois où est Saint-Guénolé.
   Depuis que je vous connais, Marie Guiziou, j’ai cherché vos yeux sur toutes les mers de cette terre-ci.
   Mais vos yeux tournent de côté et d’autre partout où il y a des amoureux.
   Marie Guiziou, Marie Guiziou ! La vie est comme la lande pour moi et vous êtes pour moi comme le phare d’Eckmühl.
   Marie Guiziou ! Ma vie est comme l’océan autour de Penmarch ! et si je ne vois vos yeux, je suis un naufragé sur les rochers. 

Max Jacob, Le Phare d'Eckmühl.