vendredi 30 septembre 2011

Dessin sur le motif

J'entendais des voix et des rires par la fenêtre. Puis le silence.


Je vis ces jeunes gens assis bien sagement sous ma fenêtre.



Je compris alors, apercevant un autre groupe, que c'étaient des élèves de l'école des Beaux-Arts.
Cours pratique : dessiner sur le motif.


Celui-ci dessine en musique. Écoute-t-il Monteverdi? Bach? M.A. Charpentier? Mmm! Ce n'est pas Mozart en tout cas qui lui en voudrait d'écouter de la musique de son époque.


Ils sont très appliqués!


Une petite pause?


Bon, ça suffit comme ça. Laissons la place aux filles!


Les filles s'installent à un endroit plus confortable, elles peuvent s'appuyer contre un muret.


Celle-ci est une solitaire.


Je voulus faire moi aussi une petite pause mais j'entendis des cris! Un camion venait de stationner devant l'abbaye! Mais leur courroux ne dura pas, le chauffeur s'en alla rapidement.


Cette jolie nuque et cette perle à l'oreille auraient inspiré Vermeer.


Pour le moment, c'est un jeune homme qu'elle attire...


Ah! Celui-ci s'intéresse à son travail.


Une jeune fille s'était installée près d'elle. Mais, elle s'échappe dès qu'elle voit le jeune homme approcher.


Le jeune homme semble être le prof!




Les esquisses sont terminées. Sans doute n'était-ce que la première phase d'un travail plus poussé en atelier.


Elles sont jolies les étudiantes des Beaux-Arts.

jeudi 29 septembre 2011

Le zen à l'estomac

"Dans le zen, le centre vital de l'homme se situe dans son abdomen.
[...]
[...] ... le bouddhisme zen recommande de faire taire le mental... [...] Se concentrer sur sa respiration, se défaire de toute représentation en tranchant l'ego permet de ne plus faire qu'un avec son corps et l'écouter enfin penser par lui-même. La "non-pensée" doit en ce sens être comprise comme une sagesse viscérale, intuitive, plutôt que comme une réflexion consciente, rationnelle.
[...] Feuerbach rappelle cette évidence que "même l'activité de penser est une activité organique" et d'ailleurs en grande partie involontaire. L'esprit pur, auteur et garant de ses pensées (je pense), n'est donc qu'une illusion gratifiante; il faudrait plutôt dire : ça pense en moi. Feuerbach a, de la sorte, ouvert la voie à Nietzsche, qui a montré que toute pensée, même celle qui le dénigre, prend sa source dans le corps, la "grande raison". Ce n'est d'ailleurs pas un hasard s'il interdit dans Ecce homo l'accès de ses oeuvres aux dyspeptiques [qui souffrent d'une digestion difficile, NDLR] à "la tripe lâche, malpropre, secrètement vindicative". Pour bien le lire, "il ne faut pas avoir de nerfs, il faut avoir un ventre joyeux". Le gai savoir est ainsi réservé à ceux qui ont le ventre bien accroché, qui sont capables d'assimiler sans en pâtir les morceaux les plus coriaces. L'estomac n'est en effet pas le seul à digérer pour Nietzsche : nous incorporons nos différentes expériences de vie exactement comme nos repas, et la mauvaise conscience n'est au fond qu'une mauvaise digestion. les contempteurs du corps, qui n'en finissent jamais avec rien, souffrent avant tout d'un "estomac gâté".

Je lisais cet article de Yannis Constantinidès dans le PhiloMag ce matin, juste avant d'avoir les résultats de mes radios - non pas de l'estomac, tout va bien de ce côté là, je dois avoir le ventre joyeux . J'avais bien fait de le lire, j'ai réussi à faire taire mon mental et à digérer cette phrase du radiologue après qu'il m'eut énuméré ce qui n'allait pas : tout est normal... pour votre âge (sic)!

Zen, je suis restée zen (=_=)

mercredi 28 septembre 2011

Contemplations

Hier soir je dînais sur ma terrasse. Nous n'avions pas eu de soirée aussi chaude cet été. J'écoutais Fabrice Luchini lisant la Correspondance de Gustave Flaubert; une Lettre à Louise Colet et je vis cet avion passer au-dessus des traînées oranges.



Au moment où le ciel s'enflamma j'eus l'impression d'un incendie se propageant dans la forêt. Le texte lut par Fabrice Luchini exacerba ma contemplation :

"Le fond de ma nature est quoiqu'on dise, de saltimbanque.
[...]
Encore maintenant ce que j'aime par-dessus tout c'est la forme pourvu qu'elle soit belle, et rien au-delà.
[...]
J'admire autant le clinquant que l'or, la poésie du clinquant.
[...]
Il n'y a pour moi que les beaux vers [...], les beaux couchers de soleil, les clairs de lune, les tableaux colorés, les marbres antiques [...], au-delà, rien."

Je l'écoutais à nouveau ce soir dans une autre Lettre de Flaubert à Louise Colet... les sens en éveil. Je contemplais au même moment ce carré dans cette toile en me disant que le soleil avait bien du talent!


C'est l'été indien!

mardi 27 septembre 2011

Thomas Bernhard, énième

Thomas Bernhard 1931-1989

Entretien de André Müller avec Thomas Bernhard (extraits).

Le 8 février 1979 Thomas Bernhard finit par accepter cette interview que André Müller avait sollicitée de longue date et lui écrit :

« Si je sais que vous viendrez fin mars, je m’en réjouirai, en secret, bien entendu. Je serai alors, sans aucun doute, d’accord avec tout ce que vous pourrez faire de moi, même si vous m’assassinez. Je ne tiens guère à mon existence. Mais le suicide me paraît maintenant ridicule. Du moins mes idées sur ce point changent-elles constamment. Pour l’instant, j’ai la passion, pour ne pas dire la folie de la misère. Nous nous verrons fin mars, si nous sommes encore là ! très cordialement vôtre, Bernhard. »

André Müller écrit :

"Je pris « fin mars » au pied de la lettre et écrivis que je viendrais le trente et un à midi. Le 29 mars, je reçus un télégramme : « Vous attends samedi 7 avril, bien à vous. » L’avant-veille de ce samedi-là, le matin, le téléphone sonna : « Comment allez-vous ? Il faut que j’aille avec ma tante* chez le médecin à Vienne, mais je serai de retour mardi, venez mercredi. » Ce qui fut fait."

A.M. – Y a-t-il des gens dont le contact vous soit agréable ?
T.B. – Je ne connais personne avec qui j’aie envie et je sois capable de rester très longtemps. Dans la durée, donc, c’est impossible. Je ne peux pas imaginer, par exemple, que quelqu’un habite chez moi pendant deux jours et deux nuits, qui que ce soit, peu importe, sauf une tante, elle a quatre-vingt-cinq ans, mais même ça ce n’est possible que dans certaines conditions, c’est difficile aussi, mais là on passe au grotesque et c’est donc supportable. Mais plus d’une semaine, même ça c’est impossible.
A.M. – Est-ce que vous avez déjà cohabité avec quelqu’un ?
T.B. – Enfant, à l’internat et à l’hôpital, mais ensuite plus jamais.
A.M. – Vous avez des amis à qui vous pouvez rendre visite ?
T.B. – Ça aussi c’est difficile, parce que la répétition crée aussi un problème et dans la région ici, pour être sincère, il n’y a personne en fait avec qui je puisse avoir une relation quelconque. J’ai quelques personnes que je peux aller voir pour m’apaiser. Là, je peux me laisser aller, mais m’entretenir avec eux sur le même plan, non, ça non plus ça n’est pratiquement pas possible.
[…]
Au surplus, c’est encore seul avec moi-même que je me sens le mieux pendant longtemps. Il me suffit d’aller de temps en temps au café écouter parler les autres. Au moins je ne suis pas obligé de dire quoi que ce soit. Mais naturellement, on ressent parfois le besoin de parler, et là les gens avec qui on pourrait le faire sont à Bruxelles, ou à Vienne, ou à Zurich ou ailleurs, c’est difficile. Il faudrait que je m’installe dans une ville, mais je ne peux pas me le permettre pour des raisons de santé, parce qu’à la ville, je crèverais tout simplement. En soi je ne suis pas du tout campagnard. La nature ne m’intéresse absolument pas, ni les plantes ni les oiseaux, parce que je ne les distingue pas les uns des autres et ne sais toujours pas à quoi ressemble un merle. Mais ce que je sais parfaitement, c’est qu’avec mes bronches, il m’est impossible de vivre longtemps en ville. Je ne vais maintenant plus quitter ma ferme, même en hiver, parce que quand je suis à la ville, c’est à moitié du suicide. Il n’y a que ces deux possibilités : ou bien on est en ville, et il y a es choses intéressantes, mais c’est ma ruine, ou bien on a quelqu’un mais à la longue il vous tape sur les nerfs. Alors on ne trouvera jamais la solution.
A.M. – Est-ce que vous ne courez pas ainsi le danger de vous isoler totalement et finalement de devenir fou ?
T.B. – Pour l’instant, je me débrouille en établissant artificiellement, de temps à autre, des contacts quelconques. Je me force à vaincre ma répugnance. L’indépendance pour moi, c’est donc aujourd’hui la liberté de se contraindre.

* « Le 27 juillet 1950, Thomas Bernhard a alors 19 ans, il fait connaissance d’Hedwig Stavianicek par l’intermédiaire d’Anna Janka Bernhard, rencontre décisive pour le reste de son existence. De 35 ans son aînée – elle est née en 1894 -, elle restera jusqu’à sa mort en 1984, l’ « être vital », la « compagne de vie » de l’écrivain.
Issue d’une famille de la bourgeoisie viennoise, veuve, sans enfants, d’un haut fonctionnaire ministériel viennois Franz Stavianicek (1874-1944), elle soutiendra Bernhard, matériellement et moralement – il logera un temps à son domicile de la Obkirchergasse à Vienne -, encouragera ses débuts d’écrivain après avoir souhaité pour lui une carrière de chanteur, et sera présente à ses côtés tout au long de sa vie. L’écrivain la présentera toujours comme sa « tante ». Grâce à Stavianicek, Bernhard se familiarisera avec les cercles culturels de la capitale et obtiendra son « billet d’entrée » dans des milieux fort différents de celui dont il est issu, le monde de la haute bourgeoisie et certaines grandes familles.
Hedwig Stavianicek, une personnalité forte et sur bien des plans non conventionnelle, n’aura de cesse d’ancrer Bernhard dans la réalité et saura lui inculquer une discipline sévère dès lors qu’il s’agira de son travail de création. Même si la tutelle se fait parfois pesante et n’exclut pas quelques tensions entre le « protégé » et sa bienfaitrice, comme l’évoque par exemple Une fête pour Boris qui participe du règlement de comptes personnel envers la charité des « Bonnes Dames », la relation entre Bernhard et son mentor, également sorte de substitut maternel, s’inscrit dans l’absolu. Ils entreprendront ensemble de nombreux voyages à l’étranger. »

Dans cet entretien avec André Mûller, Thomas Bernhard évoque souvent le thème du suicide qui, tout au long de sa vie, est un sujet récurrent. Il en parle si naturellement qu'il n'a plus rien de dramatique. Loin d'être un constat mélancolique, c'est une lutte incessante aux effets revigorants.
Mais il est mort à 58 ans, d'une crise cardiaque.

Il m’arrive d’emprunter à la médiathèque des ouvrages que j’achète ensuite parce que j'ai besoin de les annoter. Celui-ci en est un. Je n’ai pas pu tout lire et je veux prendre mon temps car pas une ligne de ce que j’aie lu ne mériterait qu’on la survole. Thomas Bernhard est aussi célèbre pour son oeuvre que pour ses scandales.

"Celui qui lit tout n'a rien compris". Thomas Bernhard.

Thomas Bernhard, Récits 1971-1982, Gallimard Quarto.
Cet ouvrage contient : Trois Jours – L’Origine – La Cave – Le Souffle – Le Froid – Un Enfant – Marcher – Oui – L’Imitateur – Les Mange-pas-cher – Le Neveu de Wittgenstein et l’entretien d’André Müller avec Thomas Bernhard. Mais aussi un Dossier : L’Autriche 1914-1989, aperçus historiques et Vie et Œuvre de Thomas Bernhard.
952 pages passionnantes et 76 documents et photos pour 25 euros !


« Si, je suis constamment choqué. Lisez donc mes livres, c’est un amoncellement de millions de chocs. C’est un alignement non seulement de phrases, mais d’impressions de choc. Un livre doit être aussi un choc, un choc qui n’est pas visible de l’extérieur », profère Thomas Bernhard dans un entretien en 1986, auquel il donne pour titre : L’origine, c’est moi-même. Il délivre du même coup au lecteur de cet ensemble de récits, réunis ici autour des cinq livres autobiographiques, le trousseau de clés qui, de choc en choc, d’effroi en effroi, d’enfer en enfer, ouvre la boîte de Pandore de cet écrivain pourtant tout d’une pièce : l’imprécateur et l’ermite, le suicidaire passionné de vivre, le poitrinaire aux prises avec son souffle qui se veut chanteur d’opéra, le furioso que jamais ne quittent sa colère, sa véhémence. »
4è de couverture.

Thomas Bernhard partage aujourd’hui la tombe de sa « tante », Hedwig Stavianicek et de Franz Stavianicek.

Lire ici un excellent post sur Mes prix littéraires de Thomas Bernhard.

dimanche 25 septembre 2011

Entre une médaille et un parapluie, y a pas photo

J'ai astiqué mes mini-trophées mais je n'ai plus d'illusions. Ce ne sont que des restes de ce que furent mes années sportives (oui oui, il s'agit bien d'un sport. Tsss!). J'avais alors un caddy, un coach qui me motivait et me boostait comme on dit maintenant. C'est d'ailleurs après ta mort que j'ai gagné ces "coupes". Je te sentais là.  J'avais gagné aussi quelques tournois quand tu étais mon caddy et tu étais fier et content quand mes prix étaient : des polos du crocodile, un coupe-vent, un putter, un lecteur de CD, voire un parapluie avec le nom du sponsor de la compétition, etc. Moi je n'avais qu'une envie : gagner une vraie coupe en argent ou une médaille, je trouvais que c'était plus représentatif qu'un polo! Il aurait fallu que tu voies ma joie à ma première médaille!

Aujourd'hui je tire mon chariot et quand je regarde le ciel mon coach est là, il fait la tête dans les nuages parce que je ne veux plus faire de compétitions. J'ai vingt cinq ans de plus, je ne suis plus une battante, je ne m'entraîne plus, je joue pour le plaisir et je me dis qu'il avait raison : c'est bien mieux de gagner un lecteur de CD ou un polo du crocodile (quoi que*) qu'une timbale en argent  qu'il faudrait nettoyer tous les mois! Enfin, ces coupes ont une utilité, elles calent mes livres dans ma bibliothèque.


 
* "Publié mardi 23 août, à Pékin, par l'antenne chinoise de l'ONG, le rapport Dirty Laundry II ("Linge sale" II) porte le fer jusque chez le consommateur occidental en affirmant que les vêtements de quatorze marques mondialement connues contiennent des traces de substances chimiques susceptibles de produire des perturbations hormonales (Le Monde du 24 août) : 78 produits, fabriqués dans 13 pays, ont été testés ; les deux tiers contiennent de l'ethoxylate de nonylphénol (NPE) pour au moins 1 mg/kilo.[...] Et partant, les fleuves et les rivières chinoises, principaux déversoirs des polluants émis par les sous-traitants des grandes marques mondiales du vêtement."

samedi 24 septembre 2011

Et brillèrent les étoiles...

Je viens de l'entendre à la radio!





"Parfois considéré comme le "nouveau Pavarotti", le ténor italien Salvatore Licitra est décédé le 5 septembre 2011, des suites d'un accident de Vespa, à l'âge de 43 ans.
Révélé en 2002 en remplacement de Luciano Pavarotti au Metropolitan Opera de New York, il avait ensuite chanté à Londres, Vienne, Milan ou encore à Los Angeles."

(Il conduisait sans casque!!)!

E lucevan le stelle...
[...]
Svanì per sempre il sogno mio d'amore...
L'ora è fuggita...
E muoio disperato!
E non ho amato mai tanto la vita!...


Et brillèrent les étoiles
[...]
Disparu pour toujours mon rêve d'amour
Cette heure-là s’est enfuie
Et je meurs désespéré
Et je n'ai jamais autant aimé la vie…..

Il est temps que je me mette à lire des romans

"Vivre, c'est essentiellement dépouiller, blesser, violenter le faible et l'étranger, l'opprimer, lui imposer durement ses formes propres, l'assimiler tout au moins [...] l'exploiter".
Friedrich Nietzsche, in Par-delà le Bien et le Mal.

Cette phrase relevée dans le PhiloMag, donc sortie du contexte de l'ouvrage, m'interpelle.
Venant d'un philosophe il doit s'agir d'un Principe :
"... l’étude de ce qui était le fondement de l’existence de l’ensemble des réalités empiriquement observables".

Journal.

Je me suis réveillée ce matin avec cette phrase dans la tête :
"Il est temps que je me mette à lire des romans"!
Je sortais de mon rêve : j'étais chez une amie, au bord de la mer; j'étais en train de regarder sur une table le livre qu'elle lisait, c'était un roman de Paul McCarthy. C'était du moins le nom de l'auteur écrit en rouge que je voyais sur la couverture. C'est étrange, je me demande avec quel auteur je l'ai confondu dans mon rêve puisque Paul McCarthy n'est pas un écrivain mais un artiste plasticien dont j'ai d'ailleurs parlé ici. Et, le plus curieux c'est que ce livre était dans un encadrement en bois, prêt à être accroché au mur! En revanche, je ne me souviens pas du titre...

Passionnant non?

jeudi 22 septembre 2011

Des moules qui n'avaient pas la frite

Je n'avais jamais vu ça!







Cuisson des moules bien alignées sous la cendre. Beaucoup de fumée pour pas grand chose. Enfin si, le spectacle était amusant mais le résultat décevant. Les moules n'étaient pas assez ouvertes donc pas assez cuites. Approcher des plateaux pour la dégustation, un exploit. Prendre les moules brûlantes un autre exploit. Tenter de les ouvrir sans casser la coquille, impossible. Résultat : il y avait autant de morceaux de coques, de cendre, que de chair à manger.  Je me suis rabattue sur le Pineau et le saucisson!
Bref, j'ai pris ce jour-là un bon bol... de fumée.
Ça ne valait pas une bonne marmite de moules marinières!


Journal.

Je voudrai reprendre mon vrai journal. Faire simple. Ne pas me lancer dans des détails. Plus de bla bla bla ! Si je lis un livre, inutile d’en parler. Élaguer. Parler des expos? Il y a des magazines spécialisés.
Cela devrait me convenir aujourd’hui. Je n’ai plus d’idées, plus d’allant. Je veux me consacrer à la lecture.
Je n’ai pas envie de mourir et je ne pense qu’à la mort. Et je ne suis pas la pas la seule! En consultant ce blog ce soir, billet de 2008 tout de même, nous étions 11 visiteurs. Salut les copains...
Il y a longtemps que je n’ai pas chanté, que je n’ai pas dansé. Cela m’arrivait si souvent avant. Avant quoi ?

mardi 20 septembre 2011

Exposition : Giacometti face aux Etrusques



"Le désir de créer cette exposition est né de la comparaison qui a souvent été faite entre une statue étrusque filiforme, L’Ombre du soir, et les statues longilignes de Giacometti. Si l’exposition tente de justifier cette confrontation en expliquant qu’il est très probable que l’art étrusque ait nourri la création de Giacometti, cela semble difficilement démontrable, même si l’on sait que Giacometti a vu la fameuse statuette L’Ombre du soir. L’artiste n’a en effet jamais écrit sur l’art étrusque, et était intéressé par l’art antique en général, égyptien, ou étrusque, comme le soulignent les reproductions d’oeuvres exposées au Louvre qu’il a esquissées sur des catalogues d’exposition."


A gauche, "La femme haut chignon", bronze de 1948 de Giacometti.
A droite, "L'Ombre du Soir", bronze de 57 cm ( 350 -300) avant JC


Giacometti et les Étrusques à la Pinacothèque de Paris
du 16 septembre au 8 janvier 2012.
La polémique fait rage!

lundi 19 septembre 2011

L'irrémédiable s'est accompli

Jeudi 15 septembre.


 Je regardais le ciel et mes pensées allaient vers toi

Je prenais ces photos quand mon téléphone sonna


Adieu frangin.

Le Coucher du Soleil

Si j'ose comparer le déclin de ma vie
A ton coucher sublime, ô Soleil! je t'envie.
Ta gloire peut sombrer, le retour en est sûr :
Elle renaît immense avec l'immense azur.
De ton sanglant linceul tout le ciel se colore,
Et le regard funèbre où luit ton dernier feu,
Ce regard sombre et doux, dont tu couves encore
Le lys que ta ferveur naguère a fait éclore,
Est triste infiniment, mais n'est pas un adieu.

Sully Prudhomme, Tendresses et Solitudes.


jeudi 8 septembre 2011

Break...

... de quelques jours.

Coucher de soleil sur la Rivière de Pont-l'Abbé

mercredi 7 septembre 2011

Journal : "Non, jamais, pas moi, il faut savoir finir"

Évidemment les rues sont remplies de lycéen(ne)s, c'est mercredi. Je m'assois au XXI et prends un cappuccino. La terrasse est pleine; moyenne d'âge : dix huit ans, peut-être vingt. On dirait que c'est la mode du bandeau très large dans les cheveux. Les filles sont jolies, bronzées. Ça clope dur. Je vais chercher le journal au comptoir. On n'y parle pas encore des derniers médicaments dangereux. De toute façon, je m'en fiche, j'ai arrêté depuis des mois tous mes traitements en cours contre... l'ostéoporose, les acouphènes, l'arthrose et tout le tremblement. J'ai mal partout mais le jour j'oublie. La nuit... ah la nuit... Je hais les nuits.
Je comprends Romain Gary : "Non, jamais, pas moi, il faut savoir finir". Je suis en train de lire Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable. Je conseille aux hommes qui veulent vivre vieux,
1. De ne pas le lire. C'est mortel!
2. D'arrêter de vouloir vérifier leur virilité avec des jeunes femmes de la moitié de leur âge!

Nonobstant ces conseils, "ne pas se priver du plaisir de le lire, ce ticket reste valable au-delà de toute limite". C'est du Gary où l'on passe du désespoir au rire. J'en reparlerai quand je l'aurai terminé.

Il y a de La bête qui meurt de Philip Roth dans ce beau, tendre et cruel roman de Romain Gary.

Comme souvent, je me suis dispersée en écrivant ici, je n'avais pas terminé mon errance en ville. En rentrant je me suis arrêtée devant "ma" vitrine préférée : c'est déjà l'automne...



Je ne fais rien d'intéressant depuis des jours, même pas envie d'aller au golf. Néant. Vide. Grosse fatigue. Manque d'enthousiasme. Nuque bloquée.
Reste, les livres et la musique. C'est beaucoup.

***

Grosse déception hier soir en voyant Raphaël Enthoven chez Taddeï argumenter en faveur de DSK.
Il est meilleur dans ses plaidoiries philosophiques.

Je précise ma réflexion après qu'un ami m'écrive ceci : "il ne défendait pas DSK; il faisait simplement preuve d'une très rigoureuse objectivité".

Oui, c’était exactement ce qu’il voulait nous faire comprendre et c’était louable mais il ne m’a pas du tout convaincue. En effet, il ne défendait pas l'homme, il argumentait sur la présomption d'innocence, bafouée, sur le fait que l'on pouvait "être riche et innocent ou pauvre et coupable"; là il avait raison. Mais lorsqu'il s'est dit  choqué par le fait que Gisèle Halimi trouvât indécent le retour médiatique de  DSK sous des applaudissements, là je n'ai pas pu le suivre. 
Je n'ai pas été choquée par les applaudissements à l'aéroport, j'ai été stupéfaite, consternée, par ce manque de pudeur, de discernement.

Ce sont les arguments de Raphaël Enthoven qui m'ont déçue; je ne l'avais pas imaginé en "groupie" de DSK!
C'est ce que j'ai ressenti.

mardi 6 septembre 2011

***

Il va falloir que je trouve une consolation à l'absence de Raphaël Enthoven dans les Nouveaux Chemins de la Connaissance. La BD est peut-être une solution?

***

La voix :

"Quand je parle c'est soprano, quand j'écris c'est baryton".
Amélie Nothomb.

lundi 5 septembre 2011

Claude Goretta

Je viens de voir Thérèse et Léon de Claude Goretta. C'est un des cinéastes suisses que j'aime.
C'est étonnant de le voir ici, dans une interview de 1964! C'était encore un inconnu, puis il y a eu L'invitation en 1973 avec Jean-Luc Bideau, je crois que c'est le premier film que j'aie vu de lui, et La dentellière en 1976 avec Isabelle Huppert... comme le temps passe. Plus récemment à la télévision : Sartre, l'âge des passions avec Denis Podalydès très crédible dans le rôle.
Claude Goretta a aujourd'hui 82 ans.

Claude Rich incarnant Léon Bum était magnifique, et la ressemblance avec Léon Bum étonnante.

"La vie c'est de ne pas craindre de la perdre".
"Est-ce que l'espérance de l'homme n'est pas de construire une oeuvre qui demeurera inachevée et qu'il ne contemplera pas lui-même?"
 
Léon Blum

samedi 3 septembre 2011

Soirée d'été 2

Il fallait encore absolument en profiter de cette deuxième soirée d'été hier. J'appelle mon amie pour lui demander si elle n'aimerait pas à aller Sainte-Marine dîner d'une plancha au Café de la cale. J'allais t'appeler me dit-elle, d'accord on se retrouve sur place à 19 heures. Les jours raccourcissent, et puis il faut y aller tôt pour avoir une bonne place à la terrasse.
J'arrive la première. Je suis étonnée de voir peu de monde sur les terrasses du port. Il faut dire qu'il fait une journée estivale et chaude; les gens doivent être encore à la plage.
Je m'installe et prends ces trois photos en l'attendant. Je ne sais pas pourquoi je continue de prendre des photos du port. J'en ai des dizaines de Sainte-Marine et de Bénodet en face.




Elle arrive. Ses vacances se terminent ce week-end. Elle a un beau teint hâlé et l'air reposé.  Nous passons la commande, pour elle une plancha espagnole et pour moi une nordique. En une demi heure la terrasse s'est remplie, idem dans les autres bistrots du port et à 20 heures des gens se pointaient, dépités de ne pas pouvoir s'asseoir. Je la prends en photo, elle déteste ça et ne joue pas le jeu. Aussi je ne parviens jamais à faire de beaux portraits d'elle alors qu'elle a un beau sourire. Mais pas question de sourire! Un jour je réussirai, quand elle ne s'y attendra pas; là je suis trop près d'elle et je fais vite pour ne pas l'ennuyer plus longtemps. Ah! Je suis contente elle a souri avec ses yeux et l'expression sur la photo est tendre.


Nous avions encore un peu faim et pensions prendre une tarte fine aux pommes et caramel au beurre salé. Miam! Que nenni! Le soir ils ne servent que des planchas, le restaurant c'est uniquement au déjeuner. Bon, nous pouvons tout de même avoir deux cafés. C'est ce qui s'appellera sortir de table avec un léger appétit!
Le soleil avait disparu de ce côté du port et la fraîcheur s'est fait sentir. Il n'était pourtant que 20 heures 30. Nous allons faire des heureux en laissant notre table libre.
Nous montons jusqu'à la Villa Tri Men  j'avais envie de voir la carte du restaurant, espérant bien venir y dîner un jour pour fêter un événement important. J'en rêve. La brume est tombée d'un coup et l'humidité avec, rien à voir avec la soirée de la veille sur le port de l'Ile Tudy. Je prends ces deux photos discrètement à l'entrée de la Villa devenue un hôtel de charme, où séjourne régulièrement Jacques Weber; je l'ai dit ici maintes fois; je radote! Il était 21 heures.



Vue aérienne de la Villa

On peut voir d'autres photos sur le site en lien ci-dessus.

De retour à la maison je ne sais pourquoi je pense à ce blog/journal. Une grande lassitude s'abat sur moi en ce moment. D'ailleurs je fais dans la facilité avec toutes ces photos, ce serait tellement mieux de décrire un paysage avec des mots, ces mots qui m'abandonnent cruellement depuis quelque temps ou qui me demandent de plus en plus d'efforts. Mon moi se dissout.
Il y a quelques années, nous nous moquions des touristes Japonais qui mitraillaient à tout-va. Aujourd'hui avec le numérique, tout le monde s'improvise photographe; avant-hier soir, justement, je n'étais pas la seule à prendre le coucher du soleil à l'Ile Tudy, oh non, ça mitraillait dur. Soudain je n'avais plus de batterie sur mon appareil et c'est là que j'ai pris conscience de la beauté indescriptible du paysage, que j'ai pu m'emplir en silence de ce que je voyais. Une fois de plus, la plus belle photo fut celle que je n'avais pas faite.