samedi 21 mai 2011

Un dernier, pour la route

Vu hier soir : La Forêt de Mogari.
Très beau. Pour "personne extrêmement sensible".



Ma vidéo ci-dessous, comme d'habitude, est floue.
A regarder, pour le texte.


Journal

Et voilà, les bagages sont bouclés. Après maintes indécisions : partirai-je samedi ou dimanche? C'est décidé, je pars dimanche. Deux jours de route ça devrait suffire.
Hier mon téléphone n'a pas arrêté de sonner! My family s'inquiète. Tsss!
- Tu n'as plus vingt ans...
- Pourquoi n'as-tu pas voulu plutôt prendre le train?
- Es-tu sûre que tu ne devrais pas partir demain plus tranquillement pour être plus cool?
- Et tu n'as pas peur de conduire sur les routes de montagne?
- Et ta jambe? Ça va mieux? Faire tant d'heures de route, tu n'es pas raisonnable tout de même.

Stop, stop, stop! Mon ange gardien va veiller sur tout et tout sera OK.

J'ai espéré toute la journée que...
Nenni!

Je veux tout oublier pendant dix jours : Internet, les infos : la politique, DSK.

"Personne n'est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant, qu'un homme inquiet pour sa virilité".
Simone de Beauvoir, in Le deuxième sexe.

J'emmène deux livres, c'est là que je me réfugierais si je me sens seule et puis, j'espère beaucoup de bonheur, d'émerveillement, de l'environnement que je vais découvrir.

vendredi 20 mai 2011

Just remember...

La vidéo que j'avais mise a été supprimée (dommage) 
donc celle-ci en remplacement
(rajout du 7 janvier 2014; eh oui! il m'arrive de me relire.)





The Rose

Traduction approximative

Certains disent que l'amour est une rivière
Qui submerge le fragile roseau.
Certains disent que l'amour est une lame
Qui fait saigner votre âme.
Certains disent que l'amour est un désir ardent,
Un besoin qui fait souffrir sans cesse.
Je dis que l'amour est une fleur,
Et toi son unique graine.

C'est un coeur qui a peur d'être brisé
Qui n'apprend jamais à danser.
C'est un rêve qui a peur de prendre fin
Qui ne saisit jamais sa chance.
C'est celui qui a peur de se laisser aller,
Qui ne semble pouvoir donner,
Et une âme qui a peur de mourir
Qui n'apprend jamais à vivre.

Quand la nuit a été emplie de solitude
Et que la route a semblé trop longue
Et que tu penses que l'amour n'est fait que
Pour ceux qui ont de la chance et qui sont forts

Souviens -toi simplement qu'en hiver
Sous la neige glaciale
Repose cette graine qui grâce à l'amour du soleil
Au printemps deviendra une Rose.

Souviens-toi...

mardi 17 mai 2011

Break

767 messages. Le 7 est mon chiffre fétiche. Ce serait bien de dire stop à 777.
D'autant que la source est tarie.
Je pars me ressourcer.
Nous verrons au retour.

"Même si j'avais envie d'arrêter, je ne serais pas assez fou pour le clamer. Une fois m'a servi de leçon ! Je connais trop bien le démon de la contradiction..." Didier da Silva.

Lost in Translation

"La solitude contribue à une dégradation de la personnalité faute de miroitement: c'est de la communauté que surgit l'humanité". "(Cf. la forme que donne Tournier à l'homme seul dans Vendredi ou les limbes du Pacifique.)"




lundi 16 mai 2011

La poésie comme une étreinte

« Les connaître est mourir »
Papyrus Prisse. Sentences de Ptah-hotep,
vers 2000 av. J.-C.

« Les connaître est mourir. » Mourir
de l’ineffable fleur du sourire. Mourir
de leurs légères mains. Mourir
des femmes.

Que chante le jeune homme les mortelles
quand elles passent très haut dans l’espace
de son cœur. Du fond de sa poitrine qui mûrit,
qu’il les chante :
inaccessibles ! Ah, les plus étrangères !
Au-dessus des sommets
de son cœur elles paraissent, et versent
de la nuit (une autre, plus suave !) dans la vallée
déserte de ses bras. Le vent
de leur lever froisse les feuilles de son corps. Et ses torrents
brillent au loin.

Mais que l’homme,
plus secoué, se taise. Lui
qui erra la nuit, loin des sentiers,
dans les montagnes de son cœur :
qu’il se taise.

Comme se tait le vieux marin,
et les terreurs franchies
jouent en lui comme de tremblantes cages.Toutes choses, ou presque, font signe à nos sens,
le moindre tournant souffle : souviens-toi !
Un jour que nous laissons passer par négligence
nous prépare ses dons dans le suivant déjà.

Qui calcule notre profit ? Et qui
des anciennes , des années mortes nous exclut ?
Qu’avons-nous dès le premier jour appris,
sinon que l’un par l’autre est reconnu ?

Sinon qu’en nous le tiède s’enflamme ?

Maison, pente des prés, soleil couchant,
tu lui donnes soudain presque un visage
et nous rejoins, ô étreint, étreignant.

Tout est franchi par un unique espace :
l’intimité du monde. Les oiseaux calmes passent
à travers nous. Je veux grandir, je vois :
dehors, c’est l’arbre qui grandit en moi.

Ai-je pris soin, c’est en moi qu’est le gîte,
veillé-je, c’est la veille qui m’habite.
Du monde beau, si l’amour me reçoit,
l’image ivre de larmes dort en moi.

Rainer Maria Rilke, in Poèmes épars, 1906-1926, choisis et traduits par Philippe Jacottet.


Solitude

La solitude est une pluie :
elle surgit des mers et monte vers les soirs ;
elle surgit des plaines lointaines et reculées
et monte vers le ciel qui toujours la possède.
Et c’est du ciel qu’elle retombe sur la ville.

Retombe en pluie aux heures incertaines
lorsque toutes les rues s’ouvrent sur le matin,
lorsque les corps qui ne trouvèrent rien,
tristes et déçus s’écartent l’un de l’autre
et quand des êtres qui se haïssent
doivent dormir dans le même lit :

la solitude alors s’en va au fil des fleuves…


Souvenir

Et tu attends, attends l’unique chose
qui infiniment accroîtra ta vie ;
chose puissante, inhabituelle,
l’éveil des pierres,
les profondeurs tournées vers toi.

Sur les rayons les livres s’estompent
de tous leurs ors et de leurs bruns ;
et tu penses aux pays traversés,
à des tableaux et à des robes
de femmes que tu as perdues.

Et tout à coup tu sais : Voilà !
Tu te lèves et devant toi
se dresse – angoisse, formes et prières –
une année d’autrefois.

Rainer Maria Rilke, in Le livre d'images, extraits, traduction de Jacques Legrand.

J’ai passé mon week-end à tenter de programmer mon départ et n’y suis pas parvenue.
J'ai écouté de la musique et j’ai lu de nombreux poèmes de Rainer Maria Rilke.
J’en fus chavirée.

dimanche 15 mai 2011

***

Parce que aujourd'hui je trouve le monde très moche, je reviens ici où il est plus joli.

samedi 14 mai 2011

Miracle!

Blogger a réinstauré le billet manquant! Hi hi!
Que je suis impatiente... pour tout.
Tant pis, enfin tant mieux, je laisse le bis repetita placent et son petit supplément de réflexion sur l'écriture spontanée et le recopiage.

Mon Dieu : neige à 1400 mètres dans les Alpes. Au secours!

vendredi 13 mai 2011

C'est fragile un touriste (bis repetita placent)

Je disais donc hier, à peu près ceci : "en faisant une recherche sur ce que pouvait signifier voyager, je suis tombée sur ce texte que l’on peut lire ici dans son intégralité, sous la rubrique Le syndrome de Stendhal." Et je retranscrivais ci-dessous le texte en question. Vous me direz : c’est facile de refaire un billet quand il s’agit d’un copier/coller. Oui je l’admets… mais les petites parenthèses […], eh bien, il faut que je me souvienne des passages que j’ai sautés et pourquoi je les ai occultés ! Et puis, refaire la mise en page avec Blogger : un vrai calvaire. Pfff!

Voyager, basculer…
par Françoise Cloarec

Il semblerait que nous ayons besoin d’aller voir ailleurs…

Qu’est-ce qui pousse à partir ?

D’où vient cette idée de partir de chez soi ?

Après tout, le monde vient à nous tous les jours, par la télévision, les magazines, les journaux. Et puis, ce n’est pas si simple de se déplacer. Voyager nécessite d’avoir à sa disposition un certain nombre de mécanismes de défense. Et il est préférable d’être prêt à supporter le nouveau, l’imprévu. Il vaut mieux être psychiquement armé pour ne pas se laisser déborder par des chocs émotionnels. Paradoxalement, le voyage renvoie, celui qui part en dehors des sentiers habituellement battus, de façon aiguë, à son histoire personnelle…

Est-ce que nous avons envie de ce qui est proposé dans les brochures de voyage, dans les guides ou d’autre chose ?

Heureusement, ou malheureusement, la plupart du temps, le regard est balisé. Avant, pendant, après le périple touristique, des gardes fous sont installés. Dans les musées, les sites, les galeries, le visiteur trouve des explications, des fléchages, des mises en garde. On lui explique ce qu’il va voir, ce qu’il voit. Quelquefois on lui dit où et quand il doit prendre une photo. En voyage, les agences touristiques, les syndicats d’initiatives, les guides vous préparent. Vous n’avez plus qu’à aller sur place, pour vérifier que les paysages, les ruines, les oeuvres d’art, les musées dont on vous a parlé sont bien là où ils sont censés être.

C’est fragile un touriste, il est loin de chez lui, il n’a plus ses repères habituels, ni ses parents, ni ses amis, ni sa maison… C’est même souvent pour s’éloigner de tout ça qu’il est parti… Mais, ce qui fait sa fragilité se trouve mis en avant, ses mécanismes de défenses vont fonctionner autrement, peut-être même plus du tout. Il est dans l’ambivalence, à la fois en quête d’étrange, de nouveauté, mais aussi accroché à lui-même sans ses protections habituelles. Une rencontre trop forte, inattendue, peut le submerger et lui poser une question trop forte, plus forte que n’importe quelle réponse, réponse qui serait de toute façon, à jamais défaillante.

Il arrive que voyage et pathologie se rencontrent, se frôlent. La beauté, l’art, une ambiance forte et particulière peuvent susciter des troubles plus ou moins importants.

Bien sûr il y a des lieux plus propices que d’autres aux émotions fortes. Les médias parlent régulièrement de Florence, de Jérusalem, de l’Inde.

Stendhal a eu le génie littéraire de décrire, de comprendre le mécanisme du trouble en voyage devant la beauté. Peut-être que l'expérience décrite dans ses journaux de voyage ne lui est jamais arrivée. Peu importe. Ce qu’il nous livre a donné son nom à un ensemble de manifestations pathologiques retrouvées chez de nombreux patients hospitalisés aux urgences psychiatriques de l’hôpital Santa Maria Nuova à Florence...

Syndrome de Stendhal. C’est sous ce nom que Graziella Magherini, psychiatre à Florence, a réuni les diverses formes que peut prendre ce syndrome: déséquilibre momentané, crises d’angoisses, intenses dérangements somatiques, actes étranges, sensations de dépersonnalisation, idées interprétatives sur la réalité pouvant aller jusqu’à des bouffées délirantes aiguës.

Ce qui rapproche ces touristes qui se retrouvent aux urgences psychiatriques, c’est que les symptômes arrivent tous lors d’une confrontation directe avec une œuvre d’art, une ambiance, qui amplifie la perception esthétique.
[…]
[…]
[…]
Stendhal, pour sortir de son trouble, avait besoin, nous explique t-il de la voix d’un ami partageant son émotion.

[…]
Faut-il se méfier du regard?


Ailleurs, loin de chez soi, les choses que l’on remarque, celles qui font de l’effet, sont peut-être bien celles que l’on a déjà dans la tête. Elles sont là d’une autre façon, mais déjà là.

L’étrange, c’est de rencontrer au-dehors cet intime que l’on détient à l’intérieur. Surtout, si on ne peut pas le nommer.

Qu’est-ce que cela représente de quitter son univers quotidien, devenir étranger à sa langue et devenir celui, ou celle, qui voit? Pourquoi est-ce qu’il arrive que l’on bascule dans ce que l’on voit? Que se passe-t-il au moment où le regard sur l’esthétique finit d’être un plaisir ?

Il est clair qu’en voyage nous entretenons d’autres rapports avec nous-mêmes, avec nos sens. Dans un pays étranger, étrange peut-être, où l’on ne comprend ni la langue, ni parfois l’écriture, les odeurs, les couleurs, l’imaginaire prennent une autre intensité. Sous des chocs émotionnels dus à des perceptions nouvelles resurgissent d’anciennes émotions.
[…]
© Françoise CLOAREC 2006

Françoise Cloarec est écrivain et psychanalyste. Docteur en psychopathologie, diplômée de l'École des Beaux Arts de Paris, elle est l'auteur de plusieurs livres parus aux éditions L'Harmattan.

«J’aime les beaux paysages. Ils font quelquefois sur mon âme le même effet qu’un archer bien manié sur un violon sonore; ils augmentent ma joie et rendent le bonheur plus supportable.»

«Comme de vrais philosophes, chaque jour nous ferons ce qui nous semblera le plus agréable ce jour-là.»

«Ce que j'aime dans les voyages, c'est l'étonnement du retour.»

J’essaie de me conforter – pour mon futur voyage – avec ces trois citations de Stendhal.

Voilà, je crois avoir reproduit mon billet disparu, sans les photos du jour… Et, comme c’est étrange ce que je ressens ce soir en refaisant ce billet et, très précisément en écrivant la dernière phrase « J’essaie de me conforter… » ; je ne sens pas la même intensité qu’hier lorsque je l’ai écrite. Hier, j’étais imprégnée de ce texte que je venais de lire mais aussi de ce voyage que j’allais faire bientôt et que j’avais commencé dans ma tête. Je ressentais de l’inquiétude, voire de l’angoisse. Et ce verbe de « me conforter » prenait « chair » dans mon coeur battant. Je cherchais un apaisement.
Refaire un texte, tenter de le réécrire, de le recopier, ce n’est plus du tout la même chose que de le faire dans un premier jet, avec toute l’émotion que l’on porte en soi au moment où les mots surgissent. Tout ce que j’ai écrit ici jusqu’à ce jour a toujours été fait dans un élan de spontanéité, sans prendre de recul et souvent sans brouillon. D’où certainement, beaucoup de maladresses, d’illogismes et trop de… sincérité.

***

Je suis folle de rage! Blogger a buggé toute la journée et le billet que j'avais publié hier a disparu et, de plus, n'a pas été sauvegardé! Je les hais!

"C'est fragile un touriste", c'était le titre. Ah ah! Et, bien sûr, je n'ai pas de brouillon!

Comme la plupart de mes billets, ce que j'écris ici est souvent destiné à quelqu'un(e). Penser à quelqu'un(e) m'aide dans l'écriture ou dans le choix des extraits que je retranscris.

Vais-je avoir le courage de le refaire? Un bon test tiens, pour voir si ma mémoire fonctionne bien! Et, quand la poisse commence, eh bien les trois photos jointes, de genêts d'or, je les ai mises à la poubelle et, pour enfoncer le clou, cleaner a vidé ma corbeille.

Hi hi!!! AAAAARRRRGGGRRR!

I hate Blogger!

mardi 10 mai 2011

***

Puisque c'est de circonstance : 30e anniversaire! 10 Mai 1981.
Depuis, l'eau a coulé sous les ponts et les socialistes rament comme des galériens


 tandis que les sarkozistes s'agitent pour garder la tête hors de l'eau.

Pub! (Je me fais plaisir là).

Total : tout le monde se noie.

lundi 9 mai 2011

Journal : PARTIR

Dimanche 11 h.

Je tourne comme une lionne en cage. Voilà plusieurs jours que l’idée me trotte dans la tête : partir. Il y a si longtemps que je ne suis pas partie en voyage. Mes escapades parisiennes c’est différent : c’est amical, culturel et un retour à ma vie d’avant. Mais partir quelque part, prendre des vacances, je ne sais plus ce que c’est, à vrai dire ça ne me manque pas. Alors pourquoi, pourquoi vouloir partir quand tout va plutôt bien ? Eh bien justement, c’est quand on va bien qu’il faut partir. Partir quand on va mal cela n’arrange rien.

Mais la Bretagne c’est le bout du monde quand il s’agit d’envisager un voyage : prendre le train ou l’avion, changer de train chargée de bagages avec toutes mes douleurs ça m’angoisse.

Alors voilà, ça m’a pris subitement ce midi ; j’ai passé une heure sur Internet, seulement une heure et j’ai pris ma décision. J’ai trouvé l’endroit qui – je l’espère – m’enchantera, j’ai réservé pour une semaine, sans transport inclus !!! JE PARS EN VOITURE !!! Yeah! Je n’ai pas fait de longs voyages en voiture depuis …vingt ans et encore, celui que je vais faire c’est deux fois en distance mes plus longs voyages. Ah si ! Je suis allée en voiture au Pays Basque il y a cinq ans : 800 kms tout de même.
Après avoir trouvé ma destination, mon hôtel, quand j’ai cliqué sur « réserver » j’avais des palpitations puis j’ai continué et quand j’ai cliqué sur « paiement » j’ai hésité, je n’allais plus pouvoir revenir en arrière ; j’avais le cœur qui tapait fort, les joues en feu, une bouffée d’angoisse, milles questions dans ma tête : vais-je pouvoir faire toute cette route, et puis zut, arrête de te poser des questions : FONCE ! Je mettrai deux jours, peut-être trois, je dormirai au hasard, m’arrêterai souvent. Et puis tout me reviendra en mémoire : nos voyages quand tu étais là, puis les miens quand je fus seule. J’adorai cela en fait : partir en voiture mais j’avais… vingt ans de moins!
Depuis quelque temps je sens qu’il faut que je me booste, que je me lance des défis, que je me prouve que je suis encore capable de faire des choses toute seule même si JE N’AI PAS DU TOUT ENVIE DE LES FAIRE.
Il faut du courage bon sang, et j’en ai. Je m’étais jurée de ne plus aller à l’hôtel toute seule, de ne plus vivre le grand moment de solitude, attablée toute seule au dîner. L'horreur. Pfff ! Je crois que j’ai trouvé la solution. Enfin, je n’en suis pas si sûre.
Bref, j’ai cliqué, j’ai réservé, j’ai casqué : je pars dans deux semaines.
D’ici là j’ai le temps de changer d’avis pour le transport et… de prendre le train ! Non pas possible.

Je me demande si ce n’est pas le suicide de Marie-France Pisier à 66 ans qui m’a donné envie de partir. De fuir ? M’enfuir ? Me croire encore jeune, capable de déplacer des montagnes, enfin des montagnes c’est un peu gros, disons des monticules :), le faire pour moi, rien que pour moi. Les montagnes c’est seulement quand on a quelqu’un à aimer, qui vous aime. Être capable de faire cela pour me réanimer. Suicide aussi de Gunter Sachs hier à 78 ans. L’homme ne m’intéressait pas plus que ça mais sa mort par suicide si. Ça me semble si compliqué de se suicider, d’ailleurs si ça ne l’était pas, je suis sûre qu’il y aurait dix fois plus de suicidés ! Le pire tout de même, c’est de se rater. Bon, pour le moment… j’ai un projet… de vacances, donc attendons le désenchantement car, faut pas rêver…

"Le désenchantement est plus à craindre que le désespoir. Le désenchantement est un rétrécissement de l'esprit, une maladie des artères de l'intelligence qui peu à peu s'obstruent, ne laissent plus passer la lumière."
Christian Bobin.

Ah non ! Si c'est ça le désenchantement, pas question de ne plus "laisser passer la lumière" ; je serai donc enchantée.

Dimanche 20 h.

Arte, il ne fallait pas rater ça. Un moment de grâce, d’enchantement tiens ! Herbert von Karajan filmé par Clouzot ! Mon Dieu qu’il est beau ce Karajan !

Karajan dirige la Symphonie n° 5 de Beethoven
(Allemagne, 2007, 40mn)
WDR
Acteur: Berliner Philharmoniker
Réalisateur TV: Ernst Wild
Exceptionnel : Henri-Georges Clouzot filme l'Orchestre philharmonique de Berlin interprétant la Symphonie n° 5 de Beethoven sous la baguette de Karajan.
"Au milieu des années 60, une fructueuse coopération artistique naît entre Herbert von Karajan et le cinéaste Henri-Georges Clouzot. Le premier, fasciné notamment par Le mystère Picasso et Quai des Orfèvres, propose au second d'"orchestrer" une interprétation visuelle de chefs-d'oeuvre musicaux. Dès lors, la partition se mue en scénario, les phrases musicales deviennent des séquences filmiques, et les musiciens des comédiens. Dans cet enregistrement de la Symphonie n° 5 en ut mineur de Beethoven, réalisé en 1966, la caméra capte ainsi toutes les nuances de l'interprétation, et reflète fidèlement la puissance et la passion de Karajan. La Symphonie n° 5 est précédée de l'ouverture de Coriolan op. 62 de Beethoven, enregistrée en 1975, filmée par Ernst Wilt et... réalisée par le maestro lui-même."

Pas de rediffusion, un extrait, réducteur, ici (à voir sur grand écran en stéréo)!

La télévision m’enchante parfois, comme vendredi soir, René de Obaldia, (né à Hong Kong) 92 ans !!! quand l’émission fut enregistrée pour Empreintes, un regard malicieux et un enthousiasme débordant de vie. Plus aucune envie de se suicider quand on l'écoute.

"L’inspiration, la grâce, c’est très mystérieux… toute création est mystérieuse. Je dirais que toute œuvre créatrice, qu’elle soit littéraire, picturale, musicale, est d’abord un pouvoir de solitude."
René de Obaldia.

Je ne me relis pas, hop je balance tout ça dans le cosmos comme dirait le Vagabond !
J'ai l'air guilleret mais j'ai une trouille terrible.

dimanche 8 mai 2011

Confucius


Quelle folle idée de prétendre parler dans ce journal de Confucius, quand on peut lire sur la toile, dans des blogs de spécialistes  - ou réécouter des émissions de France Culture - tout ce qu’il faut savoir sur le sujet. Point n’est mon intention, je ne suis qu’une auditrice attentive des Nouveaux Chemins de la Connaissance et n’ai pas étudié Histoire de la pensée chinoise pour, ne serait-ce que tenter (de), comprendre la Chine ancienne et actuelle. Ce billet s’adresserait plutôt aux novices qui passeraient par ici qu’aux lettrés,  sinologues… et autres amateur éclairés. (Je ris car je me demande bien par quel hasard ceux-ci, atterriraient ici!).

Cette semaine des NCC a été consacrée à Cinq maîtres : Jésus, Confucius, Bouddha, Socrate et Sri Aurobindo et bien entendu ce ne sont pas pas ces petits extraits de l’émission sur Confucius qui remplaceront une réécoute ! En exergue, cette maxime :
 « N'aie cure de n'être fidèle qu'à toi-même, et tu m'auras suivi » (Gai Savoir, Nietzsche).

L’invité de l’émission sur Confucius était Rémi Matthieu, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la mythologie et de la philosophie de la Chine ancienne. Il a codirigé le volume d'oeuvres des Philosophes taoïstes II, et Philosophes confucianistes dans la « Bibliothèque de la Pléiade », éditions Gallimard. Il est l'auteur de Confucius, l’invention de l’humanisme chinois. Entrelacs - Collection Sagesses éternelles, 2006

« Confucius apparaît comme l’image de la Chine éternelle, c’est-à-dire celui qui procure le sentiment, non seulement d’éternité, mais l’expression la plus élevée de ce que peut être la culture chinoise, la sinitude. Confucius est moins un philosophe au sens occidental qu’un professeur de vie, d’humanité ou un homme d’expérience à tous égards. Il réanime la parole des anciens, la voie royale de l’antiquité, avec le souffle frais de l’expérience vécue. De sorte que, même si elle exige l’étude des textes anciens, l’éducation chez lui – semble-t-il – n’est pas plus livresque que chez Rabelais ou Montaigne qui étaient les hommes les plus cultivés de leur temps. Les plus belles âmes dit Montaigne sont celles qui ont le plus de variétés et de souplesse. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de retrouver ces Vertus chez Confucius, que l’histoire présente souvent uniquement comme le héros des hiérarchies et le gardien des temples. A le lire et l’entendre, pour cet homme de tradition, il y a toujours plus de choses sur la terre et le ciel que toute la tradition n’en a jamais rêvée. »

« Le Dào (= le Tao) de la grande étude consiste à faire resplendir la lumière de la Vertu.


 Caractère chinois 道 dào

Etre proche du peuple comme de sa propre famille et ne s’arrêter que dans le bien suprême.
Savoir où s’arrêter permet d’être fixé.
Une fois fixé, l’esprit peut connaître le repos.

Le repos conduit à la paix, la paix à la réflexion.
La réflexion permet d’atteindre le but.
Toute chose a une racine et des branches, tout événement un début et une fin.
Qui sait ce qui vient avant et ce qui vient après, celui-là est proche du Dào.
Dans l’antiquité pour faire resplendir la lumière de la Vertu par tout l’Univers, on commençait par ordonner son propre pays.
Pour ordonner son propre pays, on commençait par ordonner sa propre maison.
Pour régler sa propre maison, on commençait par se perfectionner soi-même.
Pour se perfectionner soi-même, on commençait par rendre droit son coeur.
Pour rendre droit son cœur, on commençait par rendre authentique son intention.
Pour rendre authentique son intention, on commençait par développer sa connaissance et on développait sa connaissance en examinant les choses.
C’est en examinant les choses que la connaissance atteint sa plus grande extension.
Une fois étendue la connaissance l’intention devient authentique.
Une fois l’intention authentique le cœur devient droit.
C’est en rendant droit le cœur que l’on se perfectionne soi-même.
C’est en se perfectionnant soi-même qu’on règle sa maison.
C’est en réglant sa maison qu’on ordonne son pays et c’est lorsque les pays sont ordonnés que la grande paix s’accomplit par tout l’Univers.
Pour le fils du ciel comme pour l’homme ordinaire, l’essentiel consiste à se perfectionner soi-même.
Laisser l’essentiel au désordre en espérant maîtriser l’accessoire voilà qui est impossible.
Négliger ce qui vous tient à cœur en attachant de l’importance à ce qui n’en a pas voilà ce qui ne s’est jamais vu."

A ce moment-là de l'émission, j'imaginais entendre le son de ces longues trompes tibétaines (dungchen ou tongqin en chinois) qui accompagnent certains rituels ou ces antiennes des moines bouddhistes en prière.
Cependant, le programmateur musical de l'émission a eu la bonne idée de passer cette chanson de Serge Gainsbourg; j'ai bien envie d'ajouter : Confucius c'est du chinois (=_=). Mais surtout : ne pas faire l'erreur de confondre le confucianisme et le taoïsme (dixit un ami expert).

Le lendemain ce fut de Bouddha qu'il s'agissait et ce fut pour moi plus passionnant, plus concret. Trouver la Voie qui mène à la cessation de la souffrance. J'ai découvert dans un beau blog ce qu'étaient Les Quatre Nobles Vérités : 1 - 2 - 3 - 4. Ce sont les fondements cruciaux du bouddhisme.
Et s'il s'agit de prendre La voie du milieu, c'est celle-ci que je prendrais.

Après ça, la cérémonie du thé s'impose!

Poème de LU Tong
La première tasse humecte mes lèvres et mon gosier
La deuxième rompt ma solitude
La troisième fouille mes entrailles mises à nu
et y débusque mille volumes d'étranges idéogrammes
La quatrième suscite une légère sueur
— et tout le noir de ma vie se dissout à travers mes pores
A la cinquième tasse, je suis purifié
La sixième m'expédie au royaume des Immortels
La septième — ah, je ne saurais en absorber davantage !
Je sens seulement un souffle de vent frais gonfler mes manches.
Où est Peng Lai Shan* ?
Ah ! Laissez-moi chevaucher cette douce brise et m'envoler loin d'ici !

* Peng Lai Shan : un des paradis taoïstes



samedi 7 mai 2011

Le roi du rough

Severiano Ballesteros est né à Pedreña (Cantabrie) le 9 avril 1957 et mort le 7 mai 2011.


Severiano Ballesteros était le roi du rough,
il savait s'en sortir divinement.


Lorsque j'appris sa maladie (bien sûr je pensais à toi),
je fus très triste.
Je savais l'issue, fatale.

vendredi 6 mai 2011

En attendant Confucius : confusion

Depuis mardi je suis plongée dans des écrits sur la Chine et les émissions de cette semaine sur les NCC.  Tout s'embrouille dans mon esprit au lieu de m'éclairer. Je vais faire une pause, même la nuit mes rêves sont emplis de cette Asie dont je ne connais rien, de verts paysages, de jardins zen, de lettrés.
"... renoncer à la sagesse... avoir peu de désirs..." : Daodejing. N'est-ce pas paradoxal?
Je n'atteindrai jamais ce qu'enseigne Le livre de la Voie et de la Vertu :
"Le faux savoir n'est que la fleur du Tao et le principe de l'ignorance."

Plus j'essaie d'apprendre et moins je sais.

Hier je me suis endormie sur des images de Joan Miró et ses trois grandes toiles bleues,


eh bien c'est pourtant la Chine qui était dans mes songes, j'étais sous un pont, sur la berge, je regardais l'eau d'une rivière couler, il y avait une grande roue... je lisais le Dào (Tao) et j'attendais une apparition. Confucius? Bouddha? WKW? (=_=)? Je voudrais comprendre...

mercredi 4 mai 2011

En attendant Confucius...

Qui suis-je (0_0)?





Ni l'une (malheureusement),
ni l'autre (heureusement)!


mardi 3 mai 2011

De la gravité au fou rire

Dimanche 1er mai.
J'ai prononcé ton nom tout haut, trois fois, ce matin, intensément, avec gravité et pas en une seule fois :
En me réveillant, plus tard en me regardant dans le miroir, puis à midi en coupant mes tomates c'étaient tes mains que je voyais, c'était toi que je voyais, préparer nos repas. Pourquoi? Parce que je prends le même chemin que toi? Je me sauve un peu, je le crois, en écrivant ici. C'est pour cela que je ne peux pas - encore - arrêter.
Maman.
Tu me manques.
Et je suis là, maintenant, à relire les seules et uniques lettres de notre correspondance que j'ai pu retrouver : les deux tiennes que j'avais conservées et les deux miennes que j'avais retrouvées chez toi après ta mort. Que n'ai-je gardé toutes tes lettres!

On ne dit jamais assez...


... à ceux qu'on aime.

En attendant, le bourdon butine dans mon rhododendron!




Lundi 2 mai.
On ne s'étaient pas vues depuis un an et demi et ce fut comme si c'était hier. J'ai une complicité incroyable avec elle, ma filleule. On peut rester des mois sans se voir et nos retrouvailles sont toujours joyeuses. J'ai l'impression d'avoir son âge quand je suis avec elle. Nous rions d'un rien, un détail qui tue et nous partons dans un fou rire extravagant. Ce soir au restaurant, son mari (mon neveu) nous regardait, étonné, et semblait ne pas comprendre ce qui nous faisait rire.
Nous avions commandé toutes les deux deux souris d'agneau au miel et lui une pièce de boeuf. Le garçon arrive avec les plats :
- C'est pour qui les souris d'agneau?
Et en choeur, elle et moi nous répondons en éclatant de rire :
- Pour les deux souris!
Oui, c'est idiot mais ce que c'est bon.
Lorsqu'on apporta son dessert - elle avait choisi un émincé de pommes au sabayon avec ganache! - nous dûmes mettre notre serviette sur notre bouche pour étouffer nos rires. Nous pouffions carrément! Et mon neveu non plus n'a pas pu se retenir.

"La ganache tirerait son nom d'une erreur de manipulation : un apprenti chocolatier ayant versé par erreur de la crème bouillante sur du chocolat se fit traiter de ganache (abruti) par son maître. Mais le mélange, loin d'être inutilisable, prit le surnom de son inventeur".

Quelle manque de savoir-vivre tout de même de rire comme cela au restaurant; nous avons réussi à faire rire les serveurs et une femme à la table voisine! Elle ne pouvait plus s'arrêter. Heureusement que nous étions à l'étage, dans un endroit un peu retiré.
Je crois que c'était simplement la joie de nous revoir. La soirée a passé trop vite.
Mais aussi, j'ai des étoiles dans le coeur...***

"L'homme souffre si profondément qu'il a inventer le rire."
Friedrich Nietzsche

Mais aussi :
"Le rire de la joie est en pleine harmonie avec la vie intérieure."
Lewis Carroll