mercredi 30 juin 2010

Amitié, Amour

amitié [amitje] n. f.
• amistié 1080; lat. pop. °amicitatem, accus. de °amicitas; lat. class. amicitia.
1¨ Sentiment réciproque d'affection ou de sympathie qui ne se fonde ni sur les liens du sang ni sur l'attrait sexuel; relations qui en résultent. Þ affection, camaraderie, sympathie. « L'attachement peut se passer de retour, jamais l'amitié. Elle est un échange, un contrat comme les autres; mais elle est le plus saint de tous » (J.J. Rousseau). « L'amitié entre homme et femme est délicate, c'est encore une manière d'amour » (J. Cocteau). Une preuve d'amitié. Une solide, une ancienne amitié. Avoir de l'amitié pour qqn. Se lier d'amitié avec qqn. Faire qqch. par amitié pour qqn. — Vieilli Amitié particulière : liaison homosexuelle.


L'amitié selon Kant.
1) L'amitié, considérée dans sa perfection:
C'est l'union de deux personnes liés par un amour et un respect égaux et réciproques. Mais il est facile de voir que, bien que tendre vers l'amitié comme vers un maximum de bonnes intentions des hommes les uns à l'égard des autres soit un devoir, sinon commun, du moins méritoire, une amitié parfaite est une Idée, quoique pratiquement nécessaire, qu'il est impossible de réaliser en quelque pratique que ce soit (Doctrine de la vertu, p 147) : le problème de l'équilibre entre l'amour comme force d'attraction et le respect comme force de répulsion, de telle sorte que le principe du premier sentiment commande que l'on se rapproche, tandis que le second exige qu'on se maintienne l'un à l'égard de l'autre à une distance convenable et cette restriction de la familiarité qui est exprimée par la règle:

"Les meilleurs amis eux-mêmes ne doivent pas se traiter communément"


J'écoutais lundi une émission sur France Culture alors que depuis quelques jours ce sujet me turlupinait : l'amitié et l'amour. Que l'on peut réécouter ici si ce que j'en ai retenu n'est pas clair. On notera cependant que l'invitée, Anne Vincent-Buffault, parle dans son livre, Une histoire de l'amitié (Bayard) 2010, des amitiés masculines. Nonobstant les amitiés masculines, j'ai fait le transfert sur les amitiés homme-femme.

Avant d'en venir à l'amitié au 18 ème siècle, l'auteur commence par sa définition chez les grecs avec Philia; définition cosmique des êtres entre eux. C'est une définition qui va bien au-delà de liens intimes.

Qu'est-ce qui différencie l'amitié de l'amour?
Il semblerait que nous ayons inventé cette différenciation. Les grecs ne s'en préoccupaient pas beaucoup. Dans la civilisation grecque, l'amitié a souvent prévalue sur l'amour; il était un peu ridicule d'être amoureux, alors qu'il était noble d'être un ami. C'est vrai que surplombe un peu la prédominance de l'amitié masculine. C'est le lien homosocial qui prédomine et qui est la valeur en soi.
L'amour a été valorisé avec l'amour courtois - et qui met à mal l'amitié - surtout au 18 ème siècle. Avec le romantisme l'amour tend à prévaloir. Le code intime amour/amitié était en concurrence et on ne pouvait pas savoir qui allait gagner et, finalement c'est l'amour qui a prévalu.

Est-ce que la sexualité, l'échange sexuel, n'est pas... sage?
Oui, pour nous c'est une évidence, mais Michel Foucault nous a bien signalé que pendant beaucoup d'époques, ce n'était pas une question qu'on se posait.
Il y avait une proximité corporelle qui ne posait pas de problème; on voit les gens du moyen-âge s'embrasser sur la bouche, partager la même couche, sans vraiment qu'on puisse parler d'amour, mais simplement d'amitié entre eux.
Philippe Ariès disait ceci : Beaucoup d'abîmes à côtoyer sans vertige.
Autrement dit, l'amitié cause beaucoup de problèmes.

Avec quoi peut-on travailler sur l'amitié?
J'ai privilégié les sources intimes, les correspondances, mais on peut distinguer des codes de communication qui évoluent avec le temps. On est souvent très surpris des correspondances extatiques et exaltées des amitiés quasiment amoureuses. On ne fait pas trop la différence; les gens se livrent avec beaucoup de passion et d'ardeur à leurs amitiés. Il est parfois difficile de savoir s'il s'agit d'une correspondance amicale ou amoureuse.


C'est ce que j'ai relevé de cet entretien avec Anne Vincent-Buffault. Mais cette amitié dont elle parle est surtout consacrée aux amitiés masculines, homosociales.
Qu'en est-il vraiment de l'amitié entre un homme et une femme? Sujet sans doute mille fois débattu. Je pense que pour une femme elle ne peut être que proche de l'amour, c'est sans doute pour cela que les hommes préfèrent les amitiés masculines, plus directes, sans cette ambiguïté?

"Il est bon de traiter l'amitié comme les vins et de se méfier des mélanges."
Philippe Ariès

"L'amitié est le mariage de deux êtres qui ne peuvent coucher ensemble."
Jules Renard.

C'est ce que je transcrivais hier, cherchant une réponse à mes questionnements.
Ce matin, je ne cherche plus de réponse, à cette amitié.
En trois mots-trois images, je suis atteinte... en plein coeur.

mardi 29 juin 2010

Censure

Je ris dans ma barbe (euh...je n'en ai pas!).
C'est la deuxième fois qu'on censure un de mes commentaires sur un blog du Monde, quand il s'agit de politique!

Imaginons que Carla offre une Fiat 500 avec un toit ouvrant à son bien-aimé et que je commente :
Fiat 500 avec toit ouvrant!... pour lui aérer les neurones ou lui filer un coup de barre, voire un malaise vagal, parce que là, fait très chaud.

Moi je trouve très mignon mon commentaire. Ce n'est pas du Stéphane Guillon. Pfff! Bon, je ne lui en veux pas au censeur. Ils sont très sérieux au Monde.

Ah oui je ris, c'est donc que je suis restée une rebelle.

23 h. Je rentre du théâtre : présentation des programmes de la prochaine saison. Réjouissant!

23 h 30. Je crois qu'il ne m'écrira plus. Spleen. Cela m'apprendra à vouloir jouer les ingénues à mon âge. Je ne vais tout de même pas lui demander d'être son amie sur Face Book! Je ris, oui je ris, je n'arrive pas à être triste parce que je décide toute seule de mes pensées et elles sont lumineuses en ce moment. Personne ne peut les censurer.

C'était un rêve

Magritte
Cette nuit...
Je m'étais endormie vers 1 heure.
Je regarde l'heure : 2 h 10. Je viens de me réveiller en sentant l'air frais qui me faisait frissonner. Je venais de rêver de lui.
Nous nous étions donné rendez-vous mais nous étions restés éloignés l'un de l'autre, comme des clandestins.
Je marchais devant et il me suivait à quelques mètres derrière, sur l'autre trottoir.
Je me retournais de temps en temps pour voir s'il était toujours là et je le voyais regarder son téléphone.
C'était bien lui, celui dont je voulais devenir l'amie, rien d'autre, puisque c'était impossible. C'était lui tel que je l'avais déjà vu, en photo, avec ses belles mains.
Puis nous sommes arrivés quelque part, cela reste flou.
Nous avions des chambres séparées, j'étais seule dans la mienne mais lui était avec d'autres personnes, des hommes et des femmes, dans une espèce de dortoir.
Je lui ai envoyé un texto : Je vous embrasse. Votre amie.
J'ai cru entendre de la musique qui venait du "dortoir", comme des accords d'instruments; il doit faire partie d'un orchestre ai-je pensé...
... Et je me suis réveillée en sentant le souffle d'air sur ma peau dénudée.
J'ai allumé, écrit ceci pour ne pas oublier mon rêve, j'ai rabattu le drap sur moi et me suis rendormie, espérant reprendre mon rêve où il s'était arrêté.

Ce matin, je ne me souviens pas d'avoir rêvé la suite. Je me souviens m'être demandé si c'était lui ou toi dans mon rêve...
C'était doux. C'était un rêve.

lundi 28 juin 2010

Transe, vertiges

Je pense ce matin, allez savoir pourquoi, aux derviches tourneurs. J'ai toujours été fascinée par ces hommes qui peuvent tourner comme une toupie pendant un temps infini sans perdre l'équilibre. En les regardant, ce n'est pas seulement eux qui semblent entrer en transe mais moi qui suis prise de délicieux vertiges.

"Le danseur tourne d’abord lentement puis très rapidement, jusqu’à ce qu'il atteigne une forme de transe, durant laquelle il déploie les bras, la paume de la main droite dirigée vers le ciel dans le but de recueillir la grâce d’Allah, celle de la main gauche dirigée vers la terre pour l’y répandre. L’origine de cette manifestation reste inconnue. Leur danse est appelée samâ. Cependant, l'islam orthodoxe réfute catégoriquement ce type d'agissements, assimilés à des innovations religieuses.


Les poésies mystiques chantées dans le samâ' associent les thèmes de l’amant et de l’aimé, de l’ivresse spirituelle, de la nostalgie de la séparation de l'être bien aimé ou encore de notre divine essence. Ces états intérieurs accentués par la danse sont les effets de l’ivresse spirituelle qui se traduit par une sensation de submersion et un oubli de soi-même dont l’aboutissement est l’extinction dans la présence divine. Ainsi l’audition mystique agit-elle comme un remède pour les âmes et une nourriture pour les cœurs."
Je comprends mieux en lisant cela pourquoi je suis prise de vertiges en les voyant danser...

dimanche 27 juin 2010

Oceania

Ce blog que je découvre le jour du décès de son auteur... m'a bouleversée.
Il n'y avait pas encore le faire-part quand je l'ai découvert vendredi mais j'ai compris en le visitant que le dernier billet était l'ultime de l'auteur.
En lisant aujourd'hui le faire-part posté par ses enfants j'étais émue. J'ai compris qu'ils s'étaient préparés à sa disparition mais est-on jamais préparé à perdre ceux qu'on aime? Je trouve beau ce témoignage sur la toile, c'est donc que tout n'y est pas superficiel, qu'il existe bien des amitiés virtuelles qui ont force de réalité.
Et ce visage de Oceania, cette douceur du sourire, cette grâce, ce regard tendre, l'élégance de ses mains, que cette femme est belle. C'est si injuste la mort... quand elle n'est pas choisie.

Ce blog je l'ai parcouru brièvement mais je vais y retourner . Et son billet du 13 avril sur lequel je suis tombée en arrivant "chez elle" - le dernier - illustré par cette belle sculpture de lectrice, commence sur cette phrase tirée de Journées de lecture de Marcel Proust :

"Puis, la dernière page était lue, le livre était fini. Il fallait arrêter la course éperdue des yeux et de la voix qui suivait sans bruit, s’arrêtant seulement pour reprendre haleine, dans un soupir profond."

était peut-être comme une ode à la littérature qu'elle aimait, à ce qu'elle vivait en cet instant et qui a dû l'aider à vivre. Quelle émotion de le lire en sachant que ce fut son dernier billet. Je pense à ses enfants, aux dernières semaines pour eux passées auprès d'elle et tout cela me rappelle tant de choses. C'est beau ce dernier message des enfants, tout semble serein, comme le visage d'Oceania.

Oui, il y a de belles découvertes, de belles émotions parfois via le web et qui donnent vie à cet écran.

C'est étrange pour moi de découvrir ce blog qui se clôture ainsi, comme j'avais découvert celui de Dominique Autié.

samedi 26 juin 2010

Oublier quoi

"Parfois je me demande pourquoi, de toute ma vie passée, il ne me reste que le chien. Je pense au chien, je pense à cette relation qui ne fut jamais explicite, toujours contradictoire, une erreur, une joie, un tourment.
[...]
Avec mon chien j'avais repris mes promenades et retrouvé mon ancien amour pour les arbres. Pour le chien, un endroit où lever la patte : pour son maître d'alors un plaisir des yeux. J'ai toujours voulu entourer les arbres de mes bras, je passais la main sur l'écorce rugueuse, je me mettais tout près de leur tronc noueux, je voulais me les approprier en entier, y compris les racines enfouies dans le sol, c'était plus qu'un désir d'intimité."


Quelques lignes des premières pages du livre de Paul Nizon que je viens de commencer, Chien, Confession à midi.

Chien est le livre de la plus radicale des ruptures, l'histoire d'un homme qui a rompu les amarres, quitté sa famille, dénoué tout lien amoureux, répudié les valeurs du travail et de l'appartenance civique. [...] Exégète de la dissidence, il observe l'absurdité frénétique de la ville, s'emplit les yeux et les oreilles de sensations : bruissement urbain, silhouettes qui fourmillent, merveilleux spectacle de l'effervescence quotidienne. Et il se souvient. De ses chiens. De son chien tant aimé. Qu'il a abandonné un beau jour, lui aussi. Pour en finir. Pour ne plus être tenu en laisse par quoi que ce soit.
Chien est également le livre le plus radical de Paul Nizon : un contre-portrait de l'artiste par le personnage, une réplique à l'autofiction comme à ceux qui veulent faire entrer tout et tout le monde dans leurs histoires.
Chien est un roman anti-romanesque et superbement asocial, un éloge émouvant de l'absolue liberté, le capriccio d'une solitude intense, délibérée, conduite par la nécessité extrême de la littérature.


4ème de couverture.

Samedi 26 juin

8 h 45. J'ai dû dormir cinq heures cette nuit. Il fait chaud dans cet appartement et faire des courants d'air fenêtres ouvertes cela signifie entendre les voitures. Mes cernes s'accentuent en ce moment.
9 h 30. J'allume mon ordi...
10 h 30. Je file chez Emmaüs.
Mon téléphone sonne toutes les quart d'heures depuis 9 heures. Y a de l'abus! Je ne décroche pas lorsque le nom ne s'affiche pas. Je sais que ce sont des démarcheurs et ça m'agace. C'est tous les jours qu'ils appellent.

15 h 30. Je viens de lire une petite heure, à l'abri de la chaleur. C'est bien l'été cette fois. Je voudrai que la lumière qui envahit ma pièce me pénètre, m'éblouisse, (m'anéantisse?) me fasse oublier... quoi? J'ai tout pour être heureuse, c'est ce que je me disais ce matin en revenant de chez Emmaüs où j'ai déposé un lampadaire. Le pied s'était dévissé et je n'ai pas réussi à le revisser, il devait y avoir un truc pour que ça tienne, je n'ai pas trouvé; un bricoleur l'aurait remis sur pied en quelques minutes, c'est sûr. Alors je l'ai donné à Emmaüs, en trois morceaux. De toute façon j'avais envie d'en trouver un plus design. Futile, tout est futile... En rentrant dans cet appartement je voulais le vendre pour une bouchée de pain, je l'avais pris en photo.


En lisant ce passage de "l'arbre" dans Chien, je me souvenais aussi d'aimer lors de promenades m'attarder près des arbres, de caresser leur écorce noueuse, de vouloir les enserrer.

Trés réussi mon coup de gomme magique. J'arrive encore à me faire rire, rien n'est perdu.
J'ai retrouvé cette photo qu'un ami avait prise lors d'un séjour en Corse, ce pays qu'il m'avait fait découvrir en moto il y a dix ans, déjà. Il me voyait essayer d'entourer l'arbre avec mes petits bras et il m'a dit : retourne-toi! il a fait cette photo.

Oui, oublier quoi? Moi seule le sais.

vendredi 25 juin 2010

Une caricature maladroite

Hier soir je suis allée voir Les petits ruisseaux, le sujet m'intéressait.
"On n'est jamais mieux servi que par soi-même, Pascal Rabaté met en oeuvre, chez lui à Mazé dans le Maine-et-Loire, une adaptation de sa bande dessinée publiée il y a quatre ans. Un album primé dans de nombreux festivals et qui travaillait un vrai thème de la société d'aujourd'hui, la sexualité des seniors. Il ne se cache pas derrière une pudeur mal placée qui le conduirait à affadir son propos. Il se livre sans retenue, et au besoin en petite tenue pour ses interprètes, à un sujet qu'il prend à bras le corps."

Voilà ce que j'avais lu avant d'aller le voir.
J'ai été très déçue et si ce n'était Hélène Vincent qui, à la fin du film, redonne un peu de vitalité et de flamme à cette histoire, je m'y serais prodigieusement ennuyée. Ma déception fut grande car je pensais que j'allais me régaler de retrouver Bulle Ogier.
Le sujet : la sexualité des septuagénaires! Ça manquait vraiment de peps, pourtant il y avait de bonnes idées, mais Daniel Prévost ne m'a pas convaincue dans ce rôle, ni Bulle Ogier, seule Hélène Vincent était convaincante et piquante. Rien ne m'a paru naturel dans ce film, j'ai trouvé que tous les acteurs surjouaient voire jouaient faux. Je lis après coup les critiques qui pour la plupart n'en disent aucun mal, voire du bien! Comme quoi ce n'est pas la peine que je lise les critiques! Bref, grosse déception.
Mis à part Ouest-france, plus modéré :
"... la démarche qui pouvait fonctionner à plein dans les pages d'un album peine davantage à trouver sa saveur sur la largeur du grand écran. On est tantôt dans gaillardise et tantôt dans la poésie, ici en plein réalisme et là dans le fantastique.
... le ton se cherche sans parvenir à trouver le fil conducteur dans un mélange des genres mal assuré. La galerie de personnages qui entourent le quotidien d'Emile tient beaucoup de la beaufitude appuyée. Une caricature maladroite qui pèse sur le rythme, la légèreté et le charme de cette comédie des temps qui courent."


Je me souviens de Françoise Fabian et de Jean-Pierre Cassel dans La femme coquelicot, un téléfilm tiré du très beau livre de Noëlle Châtelet. Le livre m'avait complètement emportée dans cette histoire d'une rencontre amoureuse entre Marthe 70 ans et Félix 75 ans. C'était un regard nouveau sur la vieillesse, une ode à la passion qui se joue du temps "les peaux sont douces d'être usées, d'avoir frotté contre le temps...". J'avais peur d'être déçue par le film après avoir aimé le livre mais non, Françoise Fabian et Jean-Pierre Cassel étaient crédibles et magnifiques dans leur rôle. Un film qui nous montre que la passion n'a pas d'âge... ni le désir... ni l'amour. Cependant, je préfère toujours le livre au film; mon imaginaire crée les personnages et je leur donne le ton.

Il faut dire que je suis partie voir ce film - Les petits ruisseaux - sur un coup de tête, pour faire diversion. Ma journée fut pleine de douces pensées mais aussi de questionnements. Et peut-être étais-je trop imprégnée de ce qui m'emplissait pour apprécier un film qui, pour le coup, m'a paru sans saveur, tant ce qui me "travaillait" était délicieux et exaltant?

Je suis rentrée agacée et suis revenue sur mes questionnements. J'ai trouvé des réponses, insatisfaisantes, mais que j'ai fait miennes.
Je m'en veux parfois de mon intransigeance.

"Le regret aussi est amplificateur de désir."
Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, Le temps retrouvé.

jeudi 24 juin 2010

Le Père Noël est une ordure

Mercredi 23 juin.

Il y avait quatre parties en attente au départ du 1.
Nous attendions notre heure de réservation mais il y avait du retard.
Les joueurs en profitaient pour se saluer.
Soudain quelqu'un m'interpelle, je me retourne :
- Je vois que le Père Noël n'est pas passé pour votre sac de golf!
- Eh bien non!
- Et pour votre matériel non plus?
Et là je pars d'un grand éclat de rire!
- Ben non, le Père Noël est une ordure. Il m'a laissé avec mes vieux clubs et mon vieux sac. Mais ne trouvez-vous pas que c'est la grande classe d'avoir des vieilles choses? Et même de driver plus loin avec mon vieux bois qu'avec votre Ping ou votre Callaway doté d'une grosse tête?
Il en est resté comme deux ronds de flan! J'ai failli rajouter mais me suis abstenue :
Ben oui monsieur, le matériel c'est comme un pull en cashmere : plus c'est usé, plus c'est classe.
'tain et c'est ce type qui va jouer avec nous.

J'ai terminé les 18 trous sur les rotules et j'ai bien joué... avec mes vieux clubs!

Je rentre mon sac et mon chariot dans le coffre de ma voiture et je retourne aux vestiaires récupérer mes affaires dans mon casier. Une femme me suit avec son chariot, je me retourne, elle me regarde, visage fermé. Le genre d'expression qui me met en joie! Je m'apprêtais à lui dire un : bonjour! mais là il n'en était plus question. Je pose ma clef de voiture et ma bouteille d'eau (ce qu'il en reste) sur l'étagère qui correspond à mon casier. Elle me regarde, je dirai même me fusille du regard. Je ne savais pas qu'elle avait le casier juste en-dessous du mien, donc ma clef et ma bouteille la gênaient pour ouvrir le sien. J'ai cru qu'elle allait taper des pieds d'agacement. J'ouvre tranquillement mon casier, je sors mon sac et mes Converse (oh-mon-dieu-maman des Converse, quel manque de classe). Au lieu de me dire gentiment qu'elle voulait ouvrir son casier, en dessous du mien, pour que je déplace mes objets, elle marmonne quelque chose que je ne comprends pas et d'un geste elle les pousse nerveusement. Je m'installe carrément plus loin pour ne pas la gêner, j'enlève mes vieilles pompes de golf (eh oui, le père Noël est une ordure) et je mets mes Converse, oh que ça fait du bien, j'ai les pieds en compote; 4 h 15 de marche en plein soleil tout de même!
Toujours sans un mot, lèvres pincées, elle sort un énooooooorme sac de golf dernier cri de son casier, avec beaucoup de difficulté (bien fait) et le place sur son chariot maladroitement (re-bien fait). Je préfère mon petit sac, na! Je suis restée zen, me retenant de lui dire que les chariots étaient interdits dans les vestiaires.
Elle allait jouer et n'avait pas tort, il faisait moins chaud à cette heure-là (18 h).
Bref, l'ambiance était pesante. J'ai pris mes affaires et je lui ai dit : bonsoâââr. Incroyable, elle ne m'a pas répondu. Je ris.

Je me demande comment je peux continuer à côtoyer des gens aussi imbus de leur personne. Mon Dieu qu'ils sont médiocres.
Je pense à toi, mon coach, tu dois bien te fendre la pêche de me voir rouspéter après les snobs, toi l'artiste qui s'en fichait de tirer mon chariot en roulant tes cigarettes; ta tenue de caddy était peu conforme pour arpenter le gazon : veste et pantalon chinois qu'un ami nous ramenait de Marseille. J'en portais aussi et les vestes je les mets toujours... 25 ans plus tard, elles sont inusables, enfin, je veux dire, elles sont elles aussi comme le cashmere, blablabla... Et même que le cashmere maintenant c'est révolutionnaire!!!

Révolution caviar je vous l'accorde.

Dans ma voiture je repensais à cette lady de 90 ans et à sa douceur et à sa classe... (au fait, elle avait aussi un très vieux sac de golf sur son chariot et de vieilles chaussures).

23 h 30.
J'ai fini Stolz de Paul Nizan.
Dernier paragraphe du livre :

"Il s'assoupit et se réveilla en sursaut, en ressentant une crampe. Mais la lassitude était désormais plus forte que la douleur, plus forte que tout. Il crut, un instant, qu'on l'appelait, mais il était trop las pour répondre, bien trop las pour se demander seulement s'il avait bien entendu. Il n'avait plus qu'un seul désir : celui de ne pas être réveillé".

Il me fallait finir cette journée remplie de futilités avec quelque belle lecture. Ne plus être que ce qu'on voit, ce qu'on sent, ce qu'on entend... ce qu'on lit. Peu à peu Stolz se sépare de tout ce qui le relie à la réalité du monde. Van Gogh devient le seul intérêt qui le relie à la vie et il part dans une ferme isolée dans la montagne pour écrire sur le peintre. Plus j'avançais dans ma lecture plus je me sentais concernée. J'aime les lectures graves qui m'extraient de ma futilité.

Jeudi 24 juin.
11 h.
Le centre ville est noir de monde. Les manifestants sont partout. Devant moi sur les quais, incroyable... zut je n'ai pas mon appareil de photos pour le prendre de dos, un type à la carrure imposante porte un t-shirt noir imprimé : le Che avec un chapeau breton! Sûr c'est moins chic qu'un cashmere avec le révolutionnaire mais vu la température ce matin c'est plus adapté. Quelle coïncidence, alors qu'hier soir j'écrivais les quelques brèves ci-dessus!
J'ai trouvé via Google cette photo exacte réplique du t-shirt susdit.

Che Guevarrec, c'est horrible, ça craint un peu. Au choix, je prends le cashmere, enfin, si le Père Noël me l'offre vu son prix.

Mais comme le Père Noël est une ordure...

mercredi 23 juin 2010

Poème-slogan

Le rossignol aux bois et l'amour dans les coeurs !

Arthur Rimbaud.

mardi 22 juin 2010

Médecine et fin de vie

Les étudiants en médecine ont deux heures de cours sur la mort, la fin de vie, sur dix ans d'études!!!
80 % des médecins ne connaissent pas la teneur de la loi Léonetti. Celle-ci n'est pas la panacée et est bien insuffisante sur l'euthanasie et les droits du médecin à arrêter un traitement, mais au moins elle existe. Cela signifie que 80 % des médecins se désintéressent du sujet!!!

Sans commentaires.

23 h. Je lis le Journal du Vagabond :

"Il voulait seulement
[...]
saisir son immobilité dans
son mouvement"

Quelle belle métaphore.

lundi 21 juin 2010

De l'absolue nécessité de lire

Hubert Védrine. J'ai toujours eu de la sympathie pour cet homme, sans raison particulière, juste une impression personnelle, un accord avec ses idées, ses réflexions lorsque j'ai l'occasion de le lire ou de l'écouter.
19 h. Je lis l'interview qu'il a accordé dans le JDD à Marie-Laure Delorme (encore elle...). Extraits :

. Vous n'avez pas une vision politique de la littérature.
"Il y a de la belle littérature en politique mais ce n'est pas mon critère premier. Prenez Sartre : je préfère en Sartre l'écrivain, celui des Mots, bien sûr. [...] J'apprécie l'engagement des écrivains de gauche, mais ce n'est pas là-dessus que je juge une oeuvre. Ce qui fait un écrivain est tout autre chose. Le talent, la force de pénétration des caractères et de la nature humaine, la capacité à dire l'essentiel en quelques phrases."

. Les nouvelles générations ne lisent pas.
"Elles passent de plus en plus de temps devant les écrans, où tout déferle en vrac, et ignorent la littérature, raccourci magique vers les compréhensions de l'âme. Paradoxe de la communication : des gens, qui passent leur temps à communiquer partout dans le monde par écrans interposés, ne se saluent pas dans l'ascenseur. C'est plus que de l'acculturation, c'est de la barbarisation. On est hystérisés. La lecture est un antidote à cela. Il existe une lenteur et une densité nécessaires à la construction de l'homme. Les lecteurs deviennent une petite minorité. Il faut défendre la lecture par tous les moyens. Certes je dis cela parce que je ne pourrais pas vivre sans lire ni écrire. Néanmoins je crois sincèrement qu'il faut réintroduire l'éblouissement de la lecture dans les vies d'aujourd'hui."


Je me pose également quelques questions sur la communication via les blogs. Sur cent blogueurs-commentateurs qui échangent sur Internet, donnent leur avis sur les billets quotidiens, semblent même parfois en empathie les uns avec les autres, combien d'entre eux souhaiteraient aller au-delà de ces échanges virtuels, rencontrer, boire un verre, recevoir le regard de l'autre autrement qu'à travers un écran? Allez, disons - et je suis bonne - trois pour cent! Chacun reste dans sa cage de verre. Je pense bien sûr à ceux, celles qui sont à Paris ou sa proche banlieue, ceux-là donc qui auraient la possibilité d'initier une rencontre amicale et qui ne le font pas. Pour ma part, c'est plus fort que moi, lorsque je ressens de la sympathie j'ai envie de voir le regard de la personne.

15 h. Fait trois fois 9 trous sur mon petit golf dont une fois 9 avec cette merveilleuse femme de 90 ans. Elle tire son chariot toute seule et marche d'un bon pas; elle s'obstinait même à vouloir se baisser pour remettre le drapeau en place sur chaque trou, alors que je me précipitais pour lui épargner cet effort et, de son beau sourire elle me disait : mais j'ai l'habitude. Total respect. J'en sais un peu plus aujourd'hui sur cette femme qui a commencé le golf à 60 ans; elle n'a jamais aucunes douleurs, ni de problèmes d'articulations (je l'envie); elle connaît les règles du jeu et s'y plie. Et c'est un enchantement de jouer avec elle : la discrétion, la gentillesse, la classe. Bien sûr, elle a adapté son swing à son âge mais il m'arrive de jouer avec des partenaires beaucoup plus jeunes qui ratent plus de coups que cette lady.
Je me prends à rêver quand je la regarde jouer. J'ai commencé le golf à 33 ans, il faut que j'oublie mes douleurs... mais je sens bien que je n'y arriverai pas à... 90 ans! Il faut pour cela avoir envie de vivre longtemps...
J'ai osé lui demander si elle vivait seule et elle m'a répondu avec vivacité : non! j'habite aux Jardins d'..... (une résidence de standing pour les retraités). J'y suis depuis 20 ans; bien sûr j'y suis rentrée avec mon mari mais il n'est plus là. Donc elle ne se sent pas seule dans cette résidence.
Bigre, ça a l'air drôlement bien les Jardins de... Youcadi;o)! Ça conserve en bonne santé. Vais peut-être aller réserver un studio pour... dans... ? ans. Hum!

21 h. Je viens d'écouter l'émission de Kathleen Evin et la fille d'Aimé Maeght parler de son père et de Alberto Giacometti; j'entends ceci, qui est en accord avec ce que je disais plus haut à propos du regard :
"La différence qu'il y a entre un crâne et un visage, c'est le regard. La seule chose vivante c'est le regard."
"Il n'y a pas de plus grand voyage que celui de découvrir un visage".

Alberto Giacometti.

Ce soir, je ne reste pas derrière mon écran : nécessité absolue de lire!

dimanche 20 juin 2010

Kafkaïens ces choucas

Un ami blogueur m'apprend ce matin que mon piou-piou est un choucas et je peux croire sur paroles Monsieur le Comte qui semble très féru d'ornithologie. Une petite visite dans ces Hublots s'impose pour faire connaissance avec un écrivain dont j'apprécie beaucoup les livres.

Ce matin - après je n'en parlerai plus - j'ai encore "zieuté" le ciel et je l'ai vu mon piou-piou!


Bon, d'accord, ce n'est peut-être pas lui mais c'est bien le même oiseau : un choucas!
Ça défilait dans le ciel ce matin, j'ai même vu un oiseau montrer le chemin à un hélicoptère, tsss!


Mais le plus beau spectacle fut celui-ci :


Un couple pigeon/tourterelle en train de se chamailler? ou de s'aimer fougueusement!
J'ai failli attraper une tendinite à espérer prendre une photo de mon piou-piou en vol, bras en l'air pendant de longues minutes, en vue du moment propice mais rien n'arrivait quand, soudain derrière moi dans le ciel j'entends des battement d'ailes, je me retourne et je déclenche sans attendre mon appareil. Trop beau, même si j'ai bougé pour la prendre : une peinture dans les nuages! Je suis fière de cette photo, reproduction interdite évidemment. Hum!
(Cliquer et zoomer pour l'agrandir).
Bon, cette fois c'est terminé, je perds un temps fou avec ces photos!
Demain, je bosse! Euh... je me repose.

samedi 19 juin 2010

Sweet bird


19 h 30 donc hier, mon jeune oiseau blessé était toujours là, trottinant mais de plus en plus vaillant, scrutant l'horizon, agrippé sur le bord du toit de zing, tournant cette fois le dos à ma terrasse. Je commençais à aimer sa présence, pressentant déjà son prochain départ. Il ne criait plus, semblait réfléchir;o) dans sa petite cervelle d'oiseau, au chemin qu'il lui fallait prendre.


20 h. Il est descendu sur le toit qui se trouve à peu près à quatre mètres du sol en contrebas de ma terrasse. Il tâte le terrain!


20 h 30. Il va et vient sur le toit puis s'installe sur le bord, c'est ce que j'espérais, attendant le moment propice pour s'envoler. Sur la photo la rue semble très proche mais il y a bien de la hauteur pour prendre son envol.


J'avais passé toute mon après-midi à l'observer, à le suivre et, sottement, je suis allée préparer mon dîner. Je commençais à avoir faim!
20 h 45. Je reviens jeter un coup d'oeil, plus de piou piou. Oh mon Dieu, j'ai raté l'envol! Paniquée, je sors de mon appartement et descends l'escalier à toute vitesse pour voir si, par hasard, il ne se serait pas échoué sur le sol. Mais non, j'étais soulagée et contente malgré tout; il s'était envolé.

6 h. ce matin. Je dors fenêtre ouverte, je crois l'entendre, j'entends ce petit croassement et j'entends aussi d'autres corneilles et tourterelles...
8 h. Lever, coup d'oeil sur ma terrasse. C'est vide, comme une absence.
10 h. J'attaque la peinture de la dernière (ouf) porte-fenêtre. Auparavant je regarde le clocher de l'église où souvent se réfugient les tourterelles et les corneilles dans les ouvertures. Pas d'oiseaux ce matin.


Puis je tourne mon regard, en face du clocher, et je le vois, oui je le vois, je suis sûre que c'est lui, je le reconnais, là haut sur cette cheminée. Et je souris.


Midi sonne à l'église, j'ai fini ma peinture, mon piou piou n'est plus là.
Tiens, je vais regarder une petite vidéo, une dernière, pour la route, il y déployait encore ses ailes, c'était étonnant, c'était beau.



J'avais installé le séchoir à linge espérant qu'il aurait pu grimper dessus jusqu'au toit mais non, c'est moi qui l'ai mis sur toit. Le casse-croûte est resté intact aussi!

Je suis un peu gaga avec les animaux, c'est aussi pour cela que je n'en ai pas.

20 h 30. Je dîne sur ma terrasse et je vois un oiseau sur la cheminée, ce n'est pas lui, c'est un pigeon.

Mais ce matin, sur cette cheminée, c'était bien lui.

Pigeons, tourterelles, corneilles, mouettes, choucas, c'est une danse continue dans le ciel que je contemple sans lassitude. Sweet birds...
Mardi j'écoutais Sweet bird de Haendel...

(Cliquer sur les images pour agrandir!)

vendredi 18 juin 2010

Drôle d'oiseau

Pfff! Il faut que ça débarque sur ma terrasse un oiseau blessé pendant que je fais la peinture de mes fenêtres! Je tente de l'attraper pour le remettre sur pied; merde, le voilà coincé derrière le tuyau, je l'ai effrayé et il a failli me mordre les doigts!

Laissons-le revenir tout seul!
Çà y est, il s'est échappé du tuyau et le voilà debout sur ses patounes.


Ça fait maintenant cinq heures que je tente de lui faire déployer ses ailes pour qu'il s'envole mais que nenni!


Le piou piou ne décolle pas et même semble vouloir faire son gîte ici, marquant déjà son territoire de quelques fientes! Bon, attendons qu'il retrouve ses ailes et prenne son envol, à moins que... maman oiseau, la voilà qui se pointe...


et papa vient la rejoindre.


Du haut de la cheminée, ils entendent leur rejeton qui n'arrête pas de croasser; je me demande si ce n'est pas un jeune corneille, je pensais à une merlette mais je suis nulle en ornithologie. Pourtant ce petit cri est bizarre pour un jeune merle. Les ingrats ils s'en vont laissant leur bébé se dépatouiller!
Tiens t'as trouvé une bonne planque!


Youpi, j'ai réussi à le mettre sur le toit qui jouxte la terrasse! Hop, le voilà qui revient vite fait en trottinant, il préfère ma terrasse.

Pfff! Commence à me casser les oreilles le piou piou, veut plus partir. Il est pourtant sur la bonne voie, il a fait un mini vol plané sur le toit en zing et se retrouve dans la gouttière. Tsss!
Il est 19 h 30 et ça fait maintenant plus de 7 heures qu'il piaille qu'il n'a rien bu ni rien grignoté, je lui ai pourtant proposé un casse-croûte mais il a fait son fier. Non, je crains qu'il ne soit très stressé mon petit piou piou.
La suite demain?

jeudi 17 juin 2010

Faut-il oublier le passé pour donner un sens à l'art contemporain?

Ce titre n'est pas un des sujets du bac philo 2010!

J'étais suffoquée tout à l'heure en entendant Raphaël Enthoven dire qu'il aurait lui, choisi le sujet de la série S :
L'art peut-il se passer de règle?
Il aurait disserté sur l'art contemporain en arguant que ce n'était plus de l'art mais de l'anarchie sans aucune valeur artistique (je résume). Certes on n'est plus avec l'art contemporain à la peinture de chevalet, mais les artistes qui s'y adonnent font de la création et toute création a une valeur artistique.
J'étais suffoquée mais pas vraiment étonnée; à chaque fois qu'il aborde le sujet de l'art contemporain et particulièrement de la peinture non-figurative (toujours très superficiellement d'ailleurs) il n'a de cesse d'accabler ce genre.
Je lis le corrigé de ce sujet et je retiens :

Plan proposé :
- L’art, c’est la liberté
- Sans règles, pas de création possible
- Nouvelle règle : refuser les règles

III. Nouvelle règle : refuser les règles
Mais la règle contemporaine ne peut-elle pas être de rompre avec la règle ? N’est-ce pas là encore une nouvelle règle de l’art ?
1. Au nom de la liberté, l’art moderne, puis contemporain, refuse la définition de l’œuvre d’art du XVIIIe - XIXe siècle.
2. Dans l’art contemporain, l’œuvre n’est plus l’objet, c’est la démarche qui devient le centre de la préoccupation de l’artiste.
« Ce n’est pas la fin de l’art, c’est la fin de son régime d’objet. » Yves Michaux
3. L’art oblige à remettre en questions nos propres règles (la réforme du regard de la conception du monde) : l’art lève le voile (Bergson et Paul Klee).

Bon moi j'aurai pris :
Faut-il oublier le passé pour se donner un avenir?
Se donner un avenir c'est se prendre en mains. Si le passé n'est pas un poids, s'il fut riche, si ce qu'il nous a laissé est fort, il n'est pas question de l'oublier, il faut s'en faire un allié. D'ailleurs est-il possible de se donner un avenir sans cette mémoire du passé?
Tiens, voilà un sujet que j'aurais envie de potasser, quel est donc le philosophe à étudier? Sartre peut-être? c'est celui que je connais le mieux!
A vrai dire je ne saurai qu'aborder le sujet très superficiellement mais très personnellement ce qui, paraît-il, plaît aux correcteurs;o)

mercredi 16 juin 2010

Fanny Salmeron

Journée : travaux manuels. Peinture fenêtres en écoutant France Culture.

Soudain je lâche mon pinceau, j'entends ma petite Fanny dans l'émission A plus d'un titre!!!! pour son roman Si peu d'endroits confortables*. Son premier roman mais elle a déjà écrit plusieurs nouvelles pour la revue Bordel. La dernière publiée dans Le Grand Bordel de Cannes.

Je suis si heureuse, combien de fois en lisant son blog/journal magnifique (privé) et ses petites nouvelles dans Bordel, me suis-je dit : vivement qu'elle écrive un livre! Voilà c'est fait.
J'attends de lire son livre avec impatience. J'en reparlerai.
Merde, j'ai mis de la peinture dans mes cheveux en l'écoutant.

* Fanny Salmeron, Si peu d'endroits confortables, éditions Stéphane Million.

Pour en savoir plus sur son roman, ici et sur l'écrivain, .

mardi 15 juin 2010

Zéro pointé

Mon Dieu qu'il est puant! C'est déjà ce que je m'étais dit en l'entendant dans une émission littéraire mais cet article me conforte dans cette impression.
Je lis l'article de Marie-Laure Delorme - qui ne fait que retranscrire ce que lui a dit Patrick Besson, sans commenter, tant mieux - dans le JDD. Il passe en revue dans son dernier livre, Le plateau télé, chronique du temps passé devant la télévision, les personnalités qui s'y commettent, et se permet des jugements "à l'emporte-pièce" comme dit Bernard Pivot en parlant de son bouquin (je dis bouquin, livre c'est sacré pour moi). Faire plus de 1000 pages sur tous "ces types qui passent à la télévision", Patrick Besson serait-il le Morandini de la littérature?
Bernard Pivot est bien bon de lui consacrer un article dans ce même journal quand Patrick Besson dit de ce dernier : " y en a marre du "petit lyonnais", et qu'il lui colle un 5 sur 20 (20 sur 20 pour Daniela Lumbroso, dont il est sous "le charme, la délicatesse, l'esprit"; 19 sur 20 pour Ardisson; 17 sur 20 pour Beigbeder)!
"Chaque année, Patrick Besson avait besoin de visages inédits, de sang frais. Une nouvelle et pimpante présentatrice de la météo le mettait dans tous ses états. Les dinosaure de la télé, sauf s'ils étaient  de ses copains, le barbaient."

Voilà un bouquin dont on peut sûrement se passer.

11 h 30. Ciel bleu pour chasser mes idées grises. Ce matin j'ai senti avec acuité que je commençais à sombrer dans une mélancolie inquiétante. Je décide de me secouer, seule, je dois y arriver. J'y arriverai. J'écoute Elizabeth Schwarzkopf : Sweet bird, Handel, magnifique. Je devrai peut-être écouter quelques chansons gaies? Pas tout le même jour : passer pianissimo de la mélancolie à la joie de vivre. Demain j'écouterai Louis Amstrong et après demain Bobby Lapointe et après après demain Portishead : Machine Gun, ça déménage. Hum! Je déconne. Tiens, le meilleur truc pour chasser la mélancolie : ne pas rester derrière mon écran, déconnecter, aller prendre l'air.

En attendant hier soir j'ai passé une bonne soirée avec... Stolz de Paul Nizon.
Ne pas chercher à être gaie, à n'importe quel prix; continuer de lire et d'écouter ce qui me fait vibrer même si c'est mélancolique.
Mais ne jamais oublier de rire de tout cela et oublier le temps qui passe.

lundi 14 juin 2010

Juste vivre

10 h 49. Fin des NCC avec Johnny!!! "Qu'on me donne l'envie"...
et les derniers mots de R. Enthoven pour commenter cette chanson - une pointe d'ironie (heureusement) dans la voix - : "voilà une belle illustration hégélienne"!

Je plonge dans Wikipédia pour comprendre. Hum! la page est assez détaillée, il faudrait que je la lise avec attention, ou que je réécoute exactement ce qu'a voulu dire R. Enthoven. Oui, peut-être que les paroles de cette chanson sont d'une philosophie... hégélienne? hallydayenne;o)?

Qu'on me donne l'obscurité, puis la lumière.
Qu'on me donne la faim la soif, puis un festin.
Qu'on m'enlève ce qui est vain et secondaire,
Pour que je retrouve le prix de la vie... enfin.
[...]
Qu'on me donne la haine, pour que j'aime l'amour


Ah voilà, c'est cette dernière phrase qui est hégélienne. Euréka!

Maurice Merleau-Ponty écrit en 1946 : "Hegel est à l'origine de tout ce qui s'est fait de grand en philosophie depuis un siècle"[70].

«L'histoire n'est pas un sol pour le bonheur. Les temps du bonheur en sont les pages blanches.»Georg Wilhelm Friedrich Hegel.
Je découvre cette citation. Il est temps que j'arrête d'écrire, pour enfin trouver le bonheur. Je me souviens de J.M.G. Le Clézio qui répondait dans une interview quand on lui demandait comment il voyait sa vie future : le bonheur serait de ne plus éprouver le besoin d'écrire, juste vivre.

Bon, je ne vais pas non plus me prendre la tête là. Laissons la journée s'écouler tranquillement et la lumière surgira de mes réflexions hégéliennes? euh, béotiennes!

dimanche 13 juin 2010

***

Rien à dire, à écrire, alors une citation qui me fait sourire :

Des femmes peuvent très bien lier amitié avec un homme, mais pour la maintenir, il y faut peut-être le concours d'une petite antipathie physique.
Friedrich Nietzsche.

Je rajouterai : ... ou une très grande différence d'âge!

samedi 12 juin 2010

Un séisme du coeur

Vendredi 11 juin.

J'écris...:
"Quand j'ai ouvert les yeux ce matin, les premiers mots que j'ai eu en tête : Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie!
Chaque matin j'ai peur de vivre.
10 h 20. Je me sens très lasse.
10 h 21. Je vais me faire un café.
[...]
J'ai joué cet après-midi avec un allemand et un autre membre du club. A un moment, l'allemand allait putter et sur sa ligne de putt il y avait un joli insecte! Au lieu de le chasser avec la main, il l'a écrasé avec son putter, l'autre partenaire et moi on a crié : oh! et l'allemand a reposé son putter sur l'insecte pour l'écraser encore plus, quel con mais quel con. Et, bien fait pour lui, il raté son putt à 60 cms du trou. L'autre et moi on s'est regardé tout contents. En plus cet allemand parlait très fort et quand nos coups étaient très moyens il s'exclamait : bravo, c'est très bien, très joli coup; il se réjouissait de nos coups ratés. Quel con mais quel con!
Bref, je n'ai pas mal joué mais ce soir j'ai mal au dos."

23 h. Cette angoisse qui m'étreint.
23 h 30. Je lis Stolz (Nizon), c'est étrange, ça m'apaise, ça me rassure la littérature qui me parle de ce que je ressens moi-même. Et là, cet extrait qui me parle beaucoup :

C'était un samedi et il s'était fourvoyé dans une exposition de peinture. Le nom de Chaïm Soutine ne lui disait rien, mais tous ces portraits : boniches, soubrettes, cuisinières, concierges et garçons d'ascenseur, les portraits d'enfants miséreux. Ce n'était pas que des individus anonymes, dans leur cadre ils venaient à sa rencontre, gauchement, presque timidement, mais en même temps avec un extraordinaire dynamisme : on aurait cru un appel adressé à lui du fond des ténèbres, issu d'une terre mystérieuse et illimitée.
On voyait également de petits paysages banlieusards, au premier plan un arbre entouré d'un banc, pour permettre de contempler la vue, de se reposer après le travail, de jouer de l'harmonica le dimanche. L'arbre, le banc, les maisons dégringolaient sur lui, comme sous l'effet d'une secousse sismique, ils gémissaient, jubilaient de toute leur carcasse, de toute leur texture, mettant à nu toutes leurs fibres. Il se rendait compte que ce qui arrachait si précipitamment ces objets quotidiens vers la lumière, qui déchaînait tout ce branle-bas, était un séisme du coeur, un phénomène dont l'épicentre était le peintre en personne. Oui, c'étaient, il le voyait bien, les yeux avides et affamés du peintre qui conféraient à ces domestiques insignifiants leur apparence de jamais vu, qui faisaient qu'ils se tenaient là comme des arbres au bord de la longue route de la vie et qu'ils criaient vers vous.


Chaïm Soutine, j'aime sa peinture, je revois son poulet dont j'ai lu la belle histoire : alors qu'il crevait de faim on lui avait offert un poulet. Il ne l'a pas mangé; il l'a plumé, attendu quelques jours, puis il l'a peint.


Le poulet plumé
Samedi 12 juin.

9 h. Le miroir me renvoie une image inquiétante : mes yeux n'ont plus cette lumière de la jeunesse, je les fixe, je vois du vide.
Tête lourde, vite un Propofan avant que la migraine s'installe.
11 h 30. Fait quelques courses au S. U express. Il fait beau, je sens cette douceur de l'air qui commence à me pénétrer, tout me semble soudain moins vide, moins noir.
12 h 30. Sur ma terrasse, je m'offre un apéro : jus de tomate et quelques olives pimentées. Je lis la presse : foot foot foot. Même France Culture s'y met à parler du foot, des dieux du stade. Pfff! C'est bon de sentir le soleil, je revis, je ne suis donc pas complètement éteinte.
13 h. Je regarde "Mr. Bean au "lavomatic"" : suis écroulée de rire.
Comme toujours, mon humeur varie au rythme du temps breton, elle passe par toutes les nuances en une journée.

jeudi 10 juin 2010

Paul Nizon


Immersion
Procès-Verbal d'un voyage aux enfers

Je me vois debout dans la salle de séjour d'un appartement quatre-pièces. A Zurich. Un homme d'une trentaine d'années qui prend congé de sa femme.
Et je me vois debout sur le quai de la gare à Barcelone à côté de l'express international. Un homme d'une trentaine d'années qui prend congé d'une autre femme.


Ainsi débute ce livre.

Je me vois dans notre appartement quatre-pièces traînant sans but. Un homme revenant de voyage. Il est seul, seul avec les meubles, un mobilier qui le désespère par sa touchante précarité.Page 61.

J'aurai souhaité me retrouver dans le train, ne pas avoir de but. Me contenter de rouler, parvenir à force de rouler à m'effacer, à me laisser écarteler dans le ferraillement des roues sur les rails, dans les minutes scandées par le ferraillement, à me confondre avec le roulement du train, à faire corps avec ce processus d'autodestruction du temps, corps avec la corrosion et la consomption, la succion et le tintamarre. Me fondre, dans son silence intérieur.
Tous ces gestes prodigués en vain, me disais-je. Et je me mis à songer au voyage."Le voyage en tant que remède", notai-je sur ma feuille blanche et je continuai d'écrire jusqu'au milieu de la nuit, sans me relire, poussé par le seul désir de retrouver cet état que j'avais connu durant mon voyage, cet état où l'on peut tout perdre et gagner sans pour autant rien posséder, cet état indéfinissable - être immergé* pour enfin exister.
Lorsque j'eus achevé d'écrire, toujours assis à la même place, je me retrouvai soudain perdu dans un étrange état de perméabilité.
Ce n'étaient pas tellement des pensées, c'étaient plutôt des images qui me traversaient en tout sens, qui me visitaient.
Pages 64 - 65.

Immersion
de Paul Nizon est un livre de 95 pages, de ces courts romans que vous ne pouvez lâcher sans vouloir le lire d'une traite. Le narrateur se dédouble, se voit en spectateur de lui-même - "je me vois". Je - il... J'avais découvert cet écrivain avec La fourrure de la Truite et je me remets à le lire. Plaisir et jubilation. J'ai emprunté à la bibliothèque Canto, Immersion, Stolz, Chien et La fourrure de la Truite que j'ai envie de relire. Ce sont tous des livres d'une centaine de pages, format que j'apprécie, mais surtout ce sont les thèmes abordés qui me touchent : ses héros sont des marginaux qui tentent de se retrouver, de se rejoindre, dans leur solitude, faisant l'éloge de leur liberté. L'écriture est belle, aérienne. Mais je reviendrai sans doute sur chacun d'eux. Je les lis dans l'ordre de leur publication.
Je viens de commander chez mon libraire du même auteur Le livret de l'amour, Journal de 1973-1979. Je n'emprunte jamais les Journaux, les Correspondances, je les achète, besoin de les avoir sous la main. Je vais donc être en immersion avec Paul Nizon dans les semaines qui viennent.

"La plupart de ses livres sont publiés en France par les éditions Acte Sud et Jacqueline Chambon. Si Paul Nizon est aujourd'hui un écrivain de réputation internationale, c'est d'abord à Stolz qu'il le doit. Ce roman en effet - lors de sa parution en Allemagne en 1975 - porte Nizon au premier rang des auteurs de sa génération. Il lui valut aussi le prix France Culture de la littérature étrangère en 1988.

Né en 1929 à Berne, Paul Nizon vit à Paris. De multiples prix littéraires lui ont été décernés en Suisse, en France et en Allemagne."


Voir ici un entretien avec Paul Nizon. Je relève ces phrases de l'écrivain :
"Mon rêve serait de faire un grand livre sur rien* c'est-à-dire sur tout en développant un système langagier qui ressemblerait plutôt à un tissu ou une partition. Des mots clés sont richesses et intensité."

Je pense au Journal d'un artiste-vagabond-blogueur... : le rien, le tout, les mots-clés.

*Les mots en caractères gras sont de mon fait.

mercredi 9 juin 2010

Fuir le réel

D'éventuels sujets du bac philo sont traités cette semaine dans les NCC :

. Être libre est-ce faire tout ce que l'on veut?
. Est-ce illusoire de chercher à être heureux?
. Ne fait-on que fuir le réel?

J'ai beau écouter régulièrement cette émission et cette semaine consacrée au bac philo, je serais incapable de traiter les sujets avec des références de Platon, Aristote, Spinoza, Kant ou autres philosophes que je n'ai jamais étudiés et dont je n'ai fait qu'effleurer le savoir.

Néanmoins, le peu que j'en retiens m'enrichit toujours, j'en suis sûre. Je note aussi ce qui m'interpelle :
"On ne croirait pas en Dieu s'il existait". Clément Rosset. Il entend par là - dixit R. Enthoven - qu'on n'aurait pas besoin d'y croire puisque Il existerait! Cela semble tellement évident; je savais bien que j'avais raison de ne pas croire en Dieu;o)!
"Rien ne nous est plus cher que nos illusions." Jean-Jacques Rousseau.

Le sujet d'aujourd'hui : fuir le réel. Je me demande si ce n'est pas ce que je fais aussi en bloguant ici et là. Tous ces échanges virtuels n'est-ce pas un peu une fuite du réel? Je rêve parfois d'un autre monde... J'ai bien aimé les exemples à propos de la femme qui se maquille ou fait de la chirurgie esthétique pour, en quelque sorte, fuir le réel :
. Faire refaire son visage pour cacher ses rides n'est-ce pas faire voir avec plus d'acuité notre âge plutôt que d'assumer ses rides?
. Mettre de la poudre pour cacher son teint, n'est-ce pas pour fuir le réel d'une peau abîmée?
Sans le savoir, nous faisons de la philosophie en fait; celle-ci nous aide seulement à voir ce que nous ne savions lire en nous; c'est une "conversion à soi de ce que l'on sait déjà, une conversion à la lucidité vis-à-vis de soi-même." (Thierry Messirel, professeur de philosophie).

J'aime écouter ou lire des textes qui me confortent de la légitimité (?) de ma solitude, de son importance pour donner du poids à ma vie, un poids dont je tire des bénéfices, une intériorité qui n'existerait pas - ou serait moins exacerbée - dans une vie sans solitude. Ce qui me plaît dans la philosophie c'est que coexistent les sentiments et la raison; les penseurs sont capables de rigueur intellectuelle mais aussi de sensibilité.

mardi 8 juin 2010

Tous au numérique

La Bretagne passe au numérique le 8 juin.
Le bandeau m'indiquait depuis quelques semaines sur mon téléviseur que, si je ne faisais rien pour le mettre au numérique avant cette date, je n'aurais plus rien sur mon écran le jour susdit. Évidemment, j'ai attendu la dernière minute pour m'en inquiéter et, mon voisin, idem!
Grosse prise de tête ce matin! Hier soir à minuit pile, je regardais Taddeï, pfuittt! écran tout noir. Bien sûr j'étais prévenue et j'avais acheté le jour même (hier) l'adaptateur pour recevoir la TNT que, j'avais installé l'après-midi très fière de moi. C'était sans compter mon énervement aujourd'hui à tenter de retrouver les chaînes. Ni une ni deux, je file sur la place de la cathédrale pour aller aux renseignements, la presse ayant passé un encart pour avertir les nuls (comme moi) qu'un camion serait là pour aider les péquenauds de mon espèce.
11 h. Pas de camion! Non mais, se fichent du monde. Patientons, je vais prendre un café en terrasse ainsi je pourrais le voir arriver.




11 h 20. Il se pointe et fait des marches arrière, marches avant et que je te frôle les manèges. Il va finir par emboutir les petits chevaux. Bon, ça y est, il a trouvé sa place. Heureusement que j'ai pris mes photos du joli manège avant!


Pas la peine de me précipiter, j'ai bien le temps de me prendre la tête à poser mes questions idiotes auxquelles à vrai dire j'avais déjà toutes les réponses par Internet mais, je ne sais pas pourquoi, j'avais comme une envie de vérifier qu'un humain serait plus clair que la machine.
11 h 30. Ayé! Les premiers nuls sont là. Hop, allons-y grossir... la queue? Ben non pas de queue, les provinciaux sont à cette heure-là déjà en train de préparer leur déjeuner, à moins que... non, je préfère ne pas le savoir, qu'ils sont tous intelligents. Zut, c'est encore moins glorieux d'aller demander des explications quand il n'y a que deux quidams en détresse.
C'est bien ce que je pensais, j'ai eu le droit à une mini brochure et surtout surtout - j'ai cru qu'elle allait me battre la dame en me disant cela - surtout donc, attendez ce soir, voire demain, pour faire l'installation car tous les émetteurs ne sont pas encore disponibles, un truc comme ça. Sinon, il faut revenir cet après-midi pour avoir une démonstration.
Hein? Revenir? Je vais me débrouiller comme une grande.

Suis repartie bredouille. Je n'ai pas attendu le soir... dès mon retour à midi, j'allume la petite boîte, je fais l'installation automatique, ça roule ma poule.

Tiens, à l'instant même (18 h 30) ma soeur m'envoie un texto : T'as toutes les chaînes? Nous, non! On n'a ni la 2 ni la 3 ni la 5 ni la 7.
Tsss! Moi non plus je n'ai pas toutes les chaînes, mais il ne me manque que la Une (bof) et la 7 (Arte). Pas de panique, demain tout devrait fonctionner, dixit la dame!
Mais après, va falloir que je mémorise les chaînes sur mon magnétoscope (oui j'ai encore un magnétoscope, j'ai aussi un ordi qui n'est pas top) et là, au secours! Y a-t-il un ingénieur dans le coin? JE VEUX UN INGENIEUR! Je ne vais tout de même pas attendre cet été que mon neveu vienne en vacances ici!

Et puis alors, vous, je ne sais pas ce que vous pensez du numérique qui au dire des experts offre une image nettement supérieure, mais moi sur mon Trinitron NYSO je la trouve beaucoup moins belle qu'avant. J'ai l'impression que la télécommande de ma télé n'arrive plus à changer les couleurs. J'ai horreur des couleurs vives, j'avais réglé les miennes à la limite du noir et blanc. Comment? Je ne suis pas normale? Il y a longtemps que je le sais.

De toute façon cela n'a aucune importance, la télé je la regarde de moins en moins, et toc!

Attendons pour aviser, le retour de mon voisin qui va déjà pouvoir être rassuré car il s'en inquiétait : notre râteau n'est pas à changer! Les tourterelles vont pouvoir continuer de roucouler dès l'aube sur leur perchoir. Flûte.

lundi 7 juin 2010

L'opium du peuple


Traditionnellement utilisé pour calmer les douleurs, l’opium est devenu un fléau pour la population kirghize d’Afghanistan. Isolés de tout, affrontant de rudes conditions climatiques, hommes et femmes fuient leur ennui et leur condition en fumant des pipes d’opium apporté par des vendeurs venus des villes.
(Matthieu Paley, photographe-reporter)

Sur la polémique de l'hébergement des "Bleus" dans un hôtel ***** en Afrique du Sud, je retiens cette réplique de Jean-Luc Mélenchon (qui s'en fout du foot, youpi!) :

"Le foot c'est l'opium du peuple.
Ça m'a toujours choqué de voir des RMIstes applaudir des millionnaires"!

Et si c'était pour oublier leur condition inhumaine que les RMIstes se shootent au foot?

dimanche 6 juin 2010

L'AMANT

Un jour, j'étais âgée déjà, dans le hall d'un lieu public, un homme est venu vers moi. Il s'est fait connaître et il m'a dit : "Je vous connais depuis toujours. Tout le monde dit que étiez belle lorsque vous étiez jeune, je suis venu pour vous dire que pour moi je vous trouve plus belle maintenant que lorsque vous étiez jeune, j'aimais moins votre visage de jeune femme que celui que vous avez maintenant, dévasté."

[...]

Des années après la guerre, après les mariages, les enfants, les divorces, les livres, il était venu à Paris avec sa femme. Il lui avait téléphoné. C'est moi. Elle l'avait reconnu dès la voix. Il avait dit : je voulais seulement entendre votre voix. Elle avait dit : c'est moi, bonjour. Il était intimidé, il avait peur comme avant. Sa voix tremblait tout à coup. Et avec le tremblement, tout à coup, elle avait retrouvé l'accent de la Chine. Il savait qu'elle avait commencé à écrire des livres, il l'avait su par la mère qu'il avait revue à Saigon. Et aussi pour le petit frère, qu'il avait été triste pour elle. Et puis il n'avait plus su quoi lui dire. Et puis il le lui avait dit. Il lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort.

Marguerite Duras, L'AMANT. (Premier et dernier paragraphes du livre).


samedi 5 juin 2010

PQR

Je lis la PQR! Ouest-France 5-6 juin 2010. Pages Cultures/Regards.

"Google Maps n'évite pas les accidents.
Le 19 janvier 2009, Laura Rosenberg, une américaine, marchait sur le bord d'une route, dans une station de ski de l'Utah, aux Etats-Unis, quand elle a été heurtée par une voiture. Elle vient de porter plainte contre Google Maps. Motif : le géant d'Internet, qui propose aussi des plans et des itinéraires, lui avait indiqué ce chemin sans mentionner que la route n'avait pas de barrière de sécurité. L'américaine réclame 100 000 dollars (81 000 euros) de dommages et intérêts. Les juges devront dire si un être humain doit suivre aveuglément les indications d'une machine..."

Ça me fait penser à ces procès intentés par des fumeurs parce qu'ils avaient contracté un cancer des poumons. Pfff!

"J'ai arrêté les injections dans les lèvres, j'avais l'air d'une truite." Sharon Stone.
Youpi!

Cool, le golf descend dans la rue.
"Le golf de rue, qu'il faut nommer street golf pour être à la page, se pratique "à l'arrach'". Du golf traditionnel on ne garde que l'essence (sic(°_°)) : une balle, un club, n'importe quel trou. Et vogue la galère.
[...]
Pour ne pas tout casser, on utilise des balles semi-rigides. Même en tapant fort, il n'y a pas de risque.[...] L'idée c'est de s'approprier l'espace urbain à notre manière."

OK, mais même semi-rigide, visant "n'importe quel trou", je ne voudrai pas en allant chercher mon journal recevoir cette balle dans mon... euh...
Je plaisante. Je trouve l'idée épatante, nom d'une pipe : le golfeur de rue m'est très sympathique. Gaffe à mes fenêtres tout de même!

"Né dans les années 1990 en Allemagne, le street golf est arrivé en France dix ans plus tard. Actuellement, une dizaine de clubs existent chez nous, dont deux à Rennes, qui ont organisé un tournoi, La guerre du golf II, en novembre. Le club parisien Le 19è trou envisage de fonder une fédération française."

J'attends de savoir sur quels critères ils vont se baser pour l'index et... je m'inscris. Hum! Durant mes quinze années de galère, n'ayant plus les moyens d'aller jouer dans un club je me faisais plaisir, un vrai plaisir, en allant taper la balle sur les dunes de La Torche. Paysage exceptionnel.
Nous étions quelques mordus, loin du snobisme des vrais parcours. Nous faisions du street golf sans le savoir. Il m'arrivait aussi à marée basse de ne prendre qu'un club et de jouer dans le sable, en hiver, le matin, dans la belle lumière de la Baie d'Audierne. Oui, je suis une mordue du golf, par passion, non par snobisme.

***

Nuit chaude, fenêtres ouvertes. Pas de cris de chauves-souris. Elles me manquent.

Rêvé de ma voiture, deux nuits de suite. Prémonition?
Avant hier dans mon rêve : j'étais chez le concessionnaire, je voulais la changer pour... la même!!! Il ne comprenait pas, voulait que je change de modèle, moins petit. Non j'aime celle-là , je veux la même, même moteur nerveux, mais avec les vitesses automatiques. Me souviens plus de la suite.
Cette nuit : je crève un pneu. Je ne sais pas changer la roue. Je ne sais pas où est la roue de secours. Je me réveille en nage. Je vais ouvrir la fenêtre au fond de l'appartement, pour faire courant d'air.

Réveil. Suis stressée depuis que je suis debout. J'allume mon ordinateur. Des réponses à mes commentaires, rien de passionnant, en concordance avec mes commentaires.
Des mails de pub, des spams, des riens.
Si, un joli mail d'un "quidam";o), m'encourage à poursuivre, alors que plus j'avance plus je m'interroge. Pourtant, j'ai toujours ce besoin - presque incontrôlable - d'écrire ici.
Ce mail ce matin, c'est la petite flamme qui éclaire mon écran.

Allez, courage, c'est l'été avant l'heure et j'aime cette pesante chaleur de la ville.

vendredi 4 juin 2010

Le coiffeur

11 h 30.
Je pars à pieds chez le coiffeur. Pas de manifs aujourd'hui!
Je marche à l'ombre, il fait déjà très chaud.

Rien de spécial, tout pareil que la dernière fois! Enfin presque.
Sauf que ce midi c'était Chérie FM dans les baffles au lieu de Fun Radio.
Et, incroyable, après avoir séché mes cheveux à la main elle me dit, devançant mon désir :
- Je vous laisse vous recoiffer?
- Ça ne vous ennuie pas que je le fasse?
- Non, pas du tout (tu penses me dis-je), je sais que vous aimez être naturelle et vous savez mieux que moi refaire votre natte!

Véridique! dingue non? Aller chez le coiffeur et se coiffer toute seule. Je ris, mais je ris! Enfin une coiffeuse qui n'insiste pas. Le pied.
J'ai horreur d'avoir l'air de sortir de chez le coiffeur.
Je n'avais envie de danser non plus... comme la dernière fois, parce qu'aujourd'hui ce n'était pas l'été indien mais l'été tout court!
Qué calor!
Et puis, le miroir n'était pas embellissant : mon Dieu toutes ces rides, pouah!

Ne suis-je pas ridicule avec une tresse à mon âge?
Ma soeur me dit que non. OK mon Bezo! Je la crois, elle veut s'en faire une aussi;o)

jeudi 3 juin 2010

Et patati et patata

J'ai voulu faire un test aujourd'hui, ne pas jouer au golf avec mes deux partenaires habituels : deux septuagénaires, deux vieux quoi, qui me soûlent à ne parler que de leurs maux. Des "tamaloù"! J'avais réservé mon départ avec trois femmes, une à peu près de mon âge les deux autres plus jeunes, la quarantaine!
Mon Dieu que je me suis ennuyée avec elles; elles ont papoté pendant tout le parcours : l'une s'était brûlée le poignet la veille avec la vapeur de sa cocotte minute; l'autre (à peu près le double de mon poids) parlait de ses séances de kiné, de ses problèmes de digestion, la troisième celle de mon âge parlait de ses activités professionnelles, et oui, elle bosse encore, pas comme moi la feignasse à la retraite, elle tient une pharmacie avec son mari. Et que je te raconte tes voyages professionnels...
- Oui, tu comprends, avec Jean-Marie (je change le prénom) on n'a plus le temps de faire les compétitions et moi je travaille trop je suis épuisée le week-end!
En attendant, tu te la pètes sur les greens dans la semaine. Avait-elle besoin de parler si fort pour que je comprenne qu'elle était pharmacienne? Ensuite le sujet de leur conversation fut l'allaitement; la fille de la pharmacienne était enceinte et voulait savoir si elle aurait droit à un mois de congé supplémentaire si elle allaitait? Mais je n'en sais rien moi, je n'ai pas eu d'enfant. (Je pensais à la réplique de Jean Yanne : MAIS JE NE VAIS JAMAIS SUR LES DEPARTEMENTALES! - je ne sais plus exactement ce qu'il disait mais il gueulait et j'avais comme une petite envie de gueuler moi aussi).
Les deux autres n'arrêtaient pas de commenter leurs coups, quand elles les rataient c'était : j'aurai dû aller faire du practice, démarrer à froid ce n'est pas bon (il faisait une chaleur!!!). Ou bien le coup était réussi mais la direction n'était pas la bonne! Et que je te cherche des excuses Si... si... si... j'étais douée la balle serait dans le trou! Bref, elles m'ont terriblement ennuyée.
Je les laissais papoter et marchais devant toute seule. Oui, je sais, je suis une sauvage! Je me disais, perdue dans mes pensées, que décidément je ne suis bien que seule. Je ne suis pas normale : les vieux m'ennuient avec leurs maladies, les femmes me gavent avec leurs commérages. Quand je joue au golf je me concentre sur ma balle au moment de frapper et entre chaque coup, je regarde le paysage et petit miracle encore aujourd'hui sur l'un des plus jolis trous du parcours, j'allais taper ma balle pendant qu'elles papotaient (l'étiquette au golf veut qu'on se taise quand un des joueurs tape sa balle, pfff!) quand je me suis arrêtée. Elles ont cru que j'arrêtais parce qu'elles parlaient et, elles se sont tues; mais que nenni! je m'étais arrêtée parce que je venais de voir un ragondin sorti du plan d'eau qui grignotait je ne sais quoi! J'ai tapé ma balle, il n'a pas bougé. Les trois nanas sont passées loin de lui, peur de se faire mordre, tsss! Je me suis approchée (pas trop tout de même) et je l'ai vu plonger dans l'eau, les poils tout lissés, le museau dépassant, puis, plouf, tête sous l'eau, cul en l'air. Un régal! Bon, c'est vrai, que hors de l'eau c'est un peu dégoûtant et que c'est un animal nuisible, mais j'étais ravie que cette bête vienne me divertir. Je m'étais un peu attardée à l'observer et mes partenaires étaient déjà arrivées au green!

A la réflexion je me dis que c'est moi qui suis agaçante, il m'arrive pourtant parfois d'apprécier mes partenaires...