lundi 30 août 2010

Sous le soleil, la misère

Même jour, 18 h 30.
Je rentre de quelques courses au Super le plus proche, celui qui me fait passer devant ces quelques SDF? qui sont là chaque jour et qui me saluent en passant. Ce soir, l'un d'entre eux était au Super devant moi, à la caisse, il payait un sandwich qu'il venait d'acheter. Un autre client nous séparait. Je le regardais, je voyais son visage enflé, défait, de plus en plus défait depuis quelques jours, ses cheveux en bataille, sa barbe (non ce n'est pas celui-ci dont j'ai parlé avec son chien, cela fait un moment que je ne l'ai pas vu d'ailleurs), ses plis sur le front (il doit être encore jeune pourtant), il avait l'air soucieux, je l'ai vu plus décontracté. Il doit boire beaucoup et bien encaisser (je ne l'ai jamais vu soûl) car il est grand et grande aussi sa corpulence. Mais dans ses yeux aujourd'hui je voyais un je ne sais quoi de tristesse, comme une fatalité. J'aurais voulu lui offrir son sandwich mais j'ai toujours cette peur de blesser.
Oh que j'étais malheureuse de le voir aujourd'hui, il avait l'air si désespéré.
En rentrant et en traversant la passerelle, il était déjà de l'autre côté, avec ses compagnons d'infortune qui buvaient leur bière. Lui, mangeait son sandwich. Je l'ai regardé dans les yeux, il m'a dit : bonsoir madame et je lui ai souri.
C'est tout ce que j'ai pu faire ce soir.
Je me sens bien inutile.