lundi 30 août 2010

Le désir, c'est selon...

11 h 45. Échographie, hé hé, non je ne suis pas enceinte ! Mais du coup je les envie les femmes enceintes, c’est d’un doux de sentir ce gel glisser sous le… sous le quoi d’ailleurs, ce truc comme un micro qui vous parcourt et donne l’image sur un écran. Tiens, à la prochaine visite chez mon toubib je lui demande qu’il me prescrive des échographies partout ! Non mais !
- Rien d’anormal me dit le radiologue, on va faire une radio de contrôle.
- Rien d’anormal non plus à la radio.
- Ben flûte alors, comment je fais pour soigner mes douleurs si on ne trouve rien. Je vous jure qu’elle est très violente cette douleur.
- Ce doit être une tendinite du……. Prenez des anti-inflammatoires.
Et voilà, le tour est joué. La prochaine fois ce sera radio de l'estomac avec tout ce que j'ingurgite en ce moment.

13 h. Je m’arrête au Pub face à la rivière pour manger une salade. La terrasse est pleine de… travailleurs, des jeunes cadres dynamiques ou des petits chefs. Ça sent la rentrée et c'est encore l'été. Là, ils sont quatre à la table qui jouxte la mienne. Celui-ci est en chemisette à manches courtes et cravate. Impeccable le blanc de sa chemise sur son bronzage, sauf que, sa lame de rasoir sous le cou a dû déraper ce matin ; de fines gouttelettes de sang font tâches sur le bord du col empesé, bien serré. Je trouve que ça lui donne un peu d’humanité, moins de raideur, j’aime bien. Mais, que vois-je ? Ses avant-bras nus sont remplis d’écorchures. C’est sûr, ce jeune cadre dynamique est aussi un débroussailleur le week-end. Décidément, il m’est sympathique.

Après ma salade, en attendant mon café je lis la presse, les pages CULTURE : la rentrée littéraire et ses 701 romans. Bouhhh ! C’est trop pour moi.

Théâtre, ce titre de l’article : "Selon le désir de Jacques Weber". En le lisant ce serait plutôt : Le désir selon Jacques Weber, mais bon, l’autre va bien aussi. Dans Solness le constructeur d’Henrik Ibsen il est Solness, "ce personnage que l’amour va rendre fou". Interviewé par Delphine de Malherbe :
"J’ai eu 61 ans hier. Je sais qu’il ne faut pas attendre la maladie pour philosopher. J’ai l’âge de revoir les matières inutiles. De plonger en eaux profondes pour désirer plus fort." Comme vous avez raison cher Jacques Weber, la vie est si courte, Alain Corneau vient de mourir apprend-on aujourd'hui, à 67 ans, Bernard Giraudeau il y a peu, à 63 ans. Ma fin approche, hum ! désirons, désirons fort ! Selon le metteur en scène Hans Peter Cloos "La pièce parle du désir qui fait déplacer des montagnes, mais aussi de cet espace fragile où se joue la liberté d’un être". Et Jacques Weber de poursuivre : « Mes rêves je les réalise, je ne les laisse pas me dévorer »… avec la profonde conviction que la vie, c’est le désir. Et ce, qu’il soit intellectuel, charnel, amoureux, méditatif, spirituel. "Il rend mystérieusement fort […], le désir et l’amour transcendent la vie". Décidément, je l’adore Jacques Weber quand il pète le feu et qu’il conclue par ceci : "L’écriture est le premier lieu du désir".
JDD du 29 août 2010.

Je ne sais pas si je vais boire mon café serré après ça. J’ai déjà des palpitations.