vendredi 6 août 2010

Changer de vie, Le grand jeu (suite)

Suite.

Que devais-je donc faire de ma nouvelle vie ?

" De notre vie, nous pouvons faire un grand jeu assure Nietzsche. Reste que chaque joueur a son style, ses marottes et des cartes différentes en main. D’où la multiplicité des chemins pour tout changer".

Ce test est une sorte de jeu de l’oie, vous choisissez la circonstance qui vous a poussé à ce changement et cela vous amène en passant par différentes cases à comprendre pourquoi vous avez fait ce choix et que faire pour mener à bien son cheminement.
Et, c’est incroyable, je découvre que par ce changement je devais aboutir à L’écriture de soi. Pour d’autres ce sera L’engagement, Le renouveau éthique, Le mensonge créateur, L’humilité, la Réforme de soi.

Pour moi il s’agit donc de donner un sens aux changements de mon existence.

"Comment lui rendre son unité ? selon le philosophe Paul Ricoeur*.
En lui donnant une identité narrative. La narration de sa propre vie, quelque forme qu’on lui donne (psychanalyse, journal intime, blog, conversation, confession, méditation), offre à chacun la liberté et la créativité de l’écrivain, mais aussi la satisfaction du lecteur – celle de découvrir une histoire cohérente et fouillée. Les variations, les détails incongrus et sans liens mutuels prennent sens dans une œuvre qui n’appartient qu’à soi. Selon Ricoeur, cette œuvre ne nous enferme pas puisqu’il « est possible de composer plusieurs intrigues au sujet des mêmes incidents », ou de « tramer sur sa propre vie des intrigues différentes, voire opposées ». Maintenant, au travail !"


« Se transformer en pensée ou en acte ?
[…]
La modification peut être majeure ou mineure, l’ambition est toujours la même : c’est, insiste Foucault, de « faire de sa vie une œuvre d’art ». Celui qui change de vie veut devenir l’auteur et le créateur de ses jours, il souscrit donc à une « esthétique de l’existence ». […] Dans tous les cas, le but est d’inventer une vie qui soit manifestation d’une pensée.
« Dans tous les sens du mot français, on « expose » sa vie, nous dit Foucault. C’est-à-dire qu’on la montre et qu’on la risque. On expose sa vie, non par des discours, mais par sa vie elle-même ».
Se soucier de soi, s’autocréer, non par orgueil ou par délire mégalomane, mais par exigence de vérité, pour vivre dans le vrai plutôt que dans la dissimulation et dans l’erreur : telle est la leçon que nous ont transmise, par exemple et effet de contagion, les sages de l’Antiquité. »


Je me sens, après lecture, moins coupable de parler de mon ego, de m’exposer ainsi.

Bon, je ne vais pas attendre un autre rendez-vous toubib pour lire le supplément du magazine qui nous offre des extraits de La philosophie dans le boudoir du Marquis de Sade.

* Temps et récit, tome 3, Points Essais, Seuil